Sécheresse : cours d’eau et animaux souffrent aussi

Le Bas-Rhin a récemment été placé en vigilance sécheresse, suite aux fortes chaleurs des dernières semaines. La canicule a fragilisé la nappe phréatique, et les animaux, notamment les oiseaux, souffrent aussi. Quelques recommandations.

0
1126

Les fortes chaleurs qui se sont succédées depuis le 30 juin et le manque de pluie ont à nouveau engendré une baisse de la nappe phréatique d’Alsace. Son niveau chute, restant inférieur à celui de l’année passée à la même période. Le comité sécheresse du Bas-Rhin s’est donc réuni à nouveau mercredi 17 juillet pour examiner l’évolution de la ressource en eau dans le département. Tous les cours d’eau affichent des niveaux d’eau à la baisse par rapport à la dernière réunion du comité sécheresse.

La Zorn concernée

Le seuil d’alerte est atteint pour le Lauter, le Sauer, la Bruche, l’Ehn, l’Andlau, le Giessen, la Liepvrette, la Sarre, l’Ill mais aussi la Moder et la Zorn. Plusieurs cours d’eau, notamment les cours d’eau phréatiques du Ried-Centre Alsace, dont le niveau est très lié à celui de la nappe d’Alsace, sont asséchés (10 stations sur 30).

Des restrictions pour
les particuliers

Les prochaines semaines, l’Alsace va connaître des températures plus chaudes que les normales de saison et un temps sec, avec peu d’averses et d’orages. Des mesures de restriction de l’usage de l’eau ont donc été décidées par le préfet du Bas-Rhin (suite à celles adoptées dans le Haut-Rhin). Ces recommandations sont faites à l’ensemble des usagers : collectivités, industriels, agriculteurs ou encore particuliers. Il est par conséquent interdit de remplir sa piscine, de laver son véhicule, de laver voiries et trottoirs, d’arroser son jardin ou d’alimenter des fontaines publiques en circuit ouvert.

Collectivités, industriels et agriculteurs concernés

Les collectivités et les industriels doivent surveiller la qualité de leurs rejets, car en période d’étiage, les cours d’eau sont plus sensibles aux rejets d’effluents, en raison d’une moindre capacité de dilution. Concernant les prélèvements en rivière, sur proposition de la profession agricole, une réduction, par tronçon, du nombre de pompes fonctionnant en même temps et des débits instantanés de ces pompes sera mise en place. Concernant les prélèvements dans la nappe phréatique, des restrictions limitées aux prélèvements situés dans une bande de 200 mètres le long des cours d’eau prioritaires du schéma d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Ill-Nappe-Rhin sont prescrites.

Vigilance accrue

Le prochain comité sécheresse se tiendra le 7 août à la préfecture du Bas-Rhin. Si les indicateurs hydrologiques atteignent les seuils d’alerte renforcés avant cette date, des restrictions plus importantes seront prises.

Les oiseaux en danger

Depuis l’épisode de canicule de juin, la Ligue de Protection des Oiseaux est débordée. Chaque jour, des oiseaux et oisillons leur arrivent par dizaines voire centaines, déshydratés et amaigris. Les martinets notamment, qui nichent sous les toits, souffrent particulièrement et sautent des nids pour fuir les fortes chaleurs. De nombreux particuliers ont alors le bon réflexe : les amener au centre de la LPO le plus proche, pour qu’ils soient nourris et soignés.

De l’eau pour les oiseaux

A La Wantzenau, la Station Régionale de Protection des Oiseaux recueille de nombreux animaux au cœur de la forêt : volatiles en tout genre mais aussi lapins, chèvres et daims sont chouchoutés par les bénévoles. Grâce à sa situation au frais et à son étang, ce parc animalier protège les animaux de la sécheresse. Mais son président Daniel Zinck, habitué des sauvetages, donne quelques conseils aux particuliers.

« Je leur conseille de poser une petite coupelle d’eau fraîche dans leur jardin, sur leur balcon ou rebord de fenêtre pour que les oiseaux puissent boire. Mais attention à la changer chaque jour pour éviter la prolifération des moustiques », préconise-t-il. « Souvent en pleine ville, les oiseaux n’ont pas d’accès à l’eau. Dans notre jardin, nous ouvrons de temps à autres un fruit, tel qu’une pomme. Les mésanges adorent les picorer ! ».