Sessenheim – Exposition : Henri Loux croque une Alsace rêvée

Signés Henri Loux, les dessins du service d’Obernai sont dans tous les vaisseliers d’Alsace, mais le peintre, né à Auenheim il y a 150 ans et qui a grandi à Sessenheim, a aussi laissé une large œuvre picturale. C’est ce que montre l’exposition dans la salle communale de Sessenheim du 31 octobre au 5 novembre de 10h à 18h (entrée libre) et deux conférences du spécialiste, le Dr Béfort (1er et 4 novembre à 16h).

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Dessins rappelant Sessenheim et l’école où le père d’Henri Loux était directeur. (DR)

Dans les rues de son village d’enfance, Henri Loux n’est plus guère présent qu’à travers le périscolaire « Les p’tits Loux » et une rue à son nom. « Quelques rares initiés », comme Hubert Siegfriedt, le président des associations Les amis de Henri Loux et Les amis du patrimoine de Sessenheim, font le rapprochement entre les dessins de l’Alsace 1900 et leurs souvenirs personnels. « Mon grand-père me racontait qu’Henri était venu dans la cour de la ferme croquer son père pour illustrer la légende de Siegfried pour une revue allemande. Je possède trois des dessins originaux », raconte le président.

Et ils seront exposés, au milieu de tableaux, dessins préparatoires, revues nationales et internationales. C’est la troisième exposition consacrée à l’enfant du pays à Sessenheim, mais celle-ci se concentre sur « l’art pictural qui a fait qu’Henri Loux soit devenu une référence proposée par Spindler pour décorer la vaisselle fabriquée à Sarreguemines ». Si le service s’appelle Obernai, c’est « parce qu’un restaurateur d’Obernai » a passé la commande. Mais, d’après le docteur Béfort—plume des Amis de Henri Loux avec cinq livres à son actif—, le peintre a sillonné toute l’Alsace, « de l’abbaye de Murbach à Wissembourg en passant par Sélestat ».

Henri Loux a illustré un livre sur la légende de Siegfried. (DR)

Des images éblouissantes et réalistes

Né en 1873 d’un instituteur muté à Sessenheim, Henri « a été élevé avec les enfants de l’agriculture de l’époque et a rompu pour vivre à Strasbourg parmi les artistes. Mais il était fragile intellectuellement et physiquement : il est mort d’un arrêt cardiaque à 32 ans ». Ses dessins de paysans, de champs, de villages, montrent « la nostalgie d’une Alsace rêvée. On vivait dans la rue pour ses fêtes, autour des églises, en costume traditionnel, des images éblouissantes et réalistes », s’enthousiasme le Dr Béfort. Également « premier écologiste avec ses entrelacements de fleurs », l’artiste a refait surface ces dernières années, avec des toiles, des dessins sortis des greniers : son œuvre complète d’artiste-peintre ne fait qu’émerger.

Le chiffre 100

60 œuvres picturales, une vingtaine de livres et de la vaisselle soit 100 pièces rares dessinées par Henri Loux sont exposées à Sessenheim.

Dessins rappelant Sessenheim et l’école où le père d’Henri Loux était directeur. (DR)