Wasigenstein, allez-y

L’Alsace du Nord regorge d’endroits incroyables. On vous emmène sur les chemins du Wasigenstein, un étonnant château taillé dans la roche, tout là-haut, près de la frontière allemande.

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On a l’habitude de prendre la voiture et d’aller à la découverte de notre belle Alsace. Quelques sandwichs, on remplit les gourdes, et on part à l’aventure, souvent sur la piste des châteaux, très nombreux et toujours spectaculaires, surtout pour les enfants. Direction le nord, et en route, ma femme lit le guide. Fleckenstein, on connaît. Dans le coin, « il y a le Wasigenstein, le Lutzelhadrt… » – « Vas-y, le Genstein ! » Silence. Elle est nulle, mais moi, ça me fait rire. 

Un accès très facile

Après une bonne première petite marche vers le Lutzelhardt et sa vue dégagée, on se dit qu’on a encore un peu de temps pour faire le Wasigenstein voisin. Il y a déjà quelques voitures, pour pas beaucoup de places. On se gare comme on peut. Les enfants ont montré quelques signes de fatigue et commencent déjà à anticiper un chemin qui serait trop long, trop pentu, trop mouillé, trop ceci ou trop cela. 

Il n’en est rien. Depuis le parking, comptez cinq à dix minutes bien tassées sur un chemin parfaitement dégagé, entretenu et boisé. C’est d’ailleurs presque une surprise de déboucher sur ce grand navire de pierre. C’est vraiment l’impression que donne ce château bâti en deux temps au 13e siècle – le Grand Wasigenstein (1270) et le Petit (1299). Premier étonnement, un escalier, taillé à même la roche. 

Notre regard se porte un peu plus loin, et c’est là qu’on comprend qu’il est à moitié troglodyte. Sa taille est impressionnante, et je m’étonne de n’en avoir jamais entendu parler avant. Nous poursuivons. « Attention, ça
glisse ! » – « Saute ! » 

« D’après la légende, c’est ici qu’a eu lieu la bataille finale entre Walther et les troupes du roi de Worms ! 

– Ici ? Entre les deux rochers ? 

– Oui. Vas-y, écarte les bras pour voir si tu touches. 

– Mais il y a vraiment la place pour un combat d’épée ?

– Bah c’est la légende en tout cas. 

– Un peu comme dans Star Wars, c’est ça ? 

– C’était peut-être son père. » 

Émerveillement, mais prudence

Nous poursuivons vers le Petit Wasigenstein, dans l’alignement, après cette faille naturelle donc. Si l’on prend le temps de la réflexion et de l’observation, on est totalement sous le charme… de l’escalier ! Pour le creuser dans la roche, on imagine les heures de travail qui ont été nécessaires. C’en est presque émouvant de se dire que malgré l’abandon du château dès le 15e siècle, nous sommes là pour emprunter ces mêmes marches vers la tour principale. Certaines barrières ne sont plus très bien scellées, il faut faire attention, surtout avec des enfants. La vue est superbe. On finit par repartir avec cette dernière réflexion de ma femme, Alsacienne d’origine, et qui veut tout dire : « La prochaine fois qu’on a des touristes qui viennent, il faut qu’on les amène ici. »