samedi 23 novembre 2024
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Et l’hiver alors ?

François Trousset est le président de l’Alsace Nord Athlétisme, et il en a un peu ras la casquette. Depuis plusieurs décennies, il défend les intérêts de l’athlétisme et s’émeut, pour ne pas dire s’étrangle, de ne pas voir de piste couverte sortir de terre.

Maxi Flash : François, l’offre en équipement d’athlétisme est-elle vraiment insuffisante dans le secteur ?

François Trousset : On en a un à Haguenau, un à Bischwiller, il y a le nouveau de Brumath, et bientôt un à Schweighouse : quatre dans un rayon de 10 km ! On finance des stades d’été mais pas un seul stade d’hiver ! Les élus, quand on les écoute, on n’a jamais d’argent, mais à Haguenau on arrive à créer un boulodrome couvert…

Ça représente quoi pour un athlète la saison hivernale ?

On va dire que les sprinteurs peuvent s’entraîner dehors s’il ne pleut pas, mais pour les sauteurs, les lanceurs ou les hurdlers c’est impossible ! On a des sauteurs qui restent cinq ou six mois sans pouvoir s’entraîner, ou alors, ceux qui commencent à avoir un bon niveau sont obligés d’aller voir ailleurs. C’est quand même dommage. Ici, en 40 ans, rien n’a bougé. Colmar l’a fait, St-Dizier l’a fait… Pourquoi pas Haguenau ?

Vous vous en êtes ému auprès des élus ?

Je n’arrête pas (rire). Ils me connaissent bien à force. Il faut bien comprendre que je défends uniquement l’intérêt des clubs, du regroupement qui compose l’ANA. Alors j’ai écrit à tous les candidats pour les sensibiliser à ce problème. La natation comme l’athlétisme, c’est de la santé publique. Qu’on nous donne l’équipement, et on s’occupera de l’encadrement. Quand vous faites faire du sport aux enfants, plus tard, ils y reviennent plus facilement.

Le niveau en Alsace en souffre-t-il ?

On a deux cadets qui sautent 4m40 et 4m20 à la perche, c’est très, très bien ! Mais là, ils ne peuvent rien faire. Imaginez qu’on doit faire les championnats d’Alsace en salle à Metz ! Et encore, les trois quarts des Alsaciens ne peuvent pas se qualifier puisqu’ils n’ont pas d’endroits où réaliser les minimas… On a des athlètes qui ont le niveau, mais ils ne peuvent rien en faire, à part s’exiler à Nancy ou Dijon ! Aujourd’hui on est encore le 18e club français, mais si on sort du Top20, on perdra des subventions. On est le plus grand club rustique de France ! 

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