Votre collection compte aujourd’hui plus de mille pièces, quel est son but ?
Il s’agit de la conservation de ce qu’était la vie de nos aïeux à travers leurs habits, que ce soient ceux de tous les jours, ceux du dimanche ou des jours de fête. L’idée est de faire revivre ces costumes en participant à des fêtes locales et des défilés, ou en faisant de la figuration, comme vous pourrez le découvrir dans le deuxième film de Benjamin Steinmann (N.D.L.R. Voir Maxi Flash du 10/02/20)
Vous êtes mariée à un Schleithalois, et vous habitez le village. C’est par là que tout a commencé ?
Oui. Tout est parti de deux Mutzè reçues de ma belle-mère et d’un costume d’homme ! Ensuite la collection s’est étoffée. J’ai appris à conserver les châles en les roulant, car les plis abîment les soies, à repriser les chemises, à repérer les spécificités de chacune. C’est au contact des aînés que j’ai acquis la maîtrise de l’habillage, pour lequel chaque détail compte.
Quel est l’élément le plus emblématique du costume catholique de Schleithal ?
C’est la coiffe blanche dont l’amidonnage est un savoir-faire très spécifique
qui a quasiment disparu.
Que ressent-on lorsque l’on revêt un tel costume ?
Un profond respect pour nos anciens. L’émotion que cela suscite auprès d’eux est touchante. C’est une fierté de voir au grand jour ces tenues qui dormaient dans des coffres au grenier depuis les années 50 où les «Madamè Kleider» sont venus remplacer le «Kassèweck». Porter le costume en 2022, c’est concrétiser l’envie de sensibiliser la jeunesse. La transmission est très importante: mes enfants et petits-enfants y participent avec intérêt, c’est ma plus belle récompense !
Quels sont vos projets ?
Nous sommes en plein inventaire des pièces de la collection afin de l’officialiser. Tout est répertorié, photographié. Le but ultime est de donner à cette collection un nom, de la préserver de la perte et de l’oubli. De la faire survivre, au-delà de nous.
L.B.