Le retour d’un voyage de deux ans en Nouvelle-Zélande, Éthiopie et Asie en 2018, avec « l’état d’esprit que quand on a une idée, il est possible de la mettre en œuvre », Marieke Thénault et Philippe Ponel ont le recul nécessaire à lancer leur entreprise. Lui, 35 ans, est charpentier, et elle, 33 ans, issue d’une école de commerce. Ensemble, ils réfléchissent « à un mode de vie qui n’impacte pas le sol et reste démontable, l’idée de la yourte est arrivée ». Et leur entreprise d’écoconstruction, les Ateliers Turmgaessel, est née à Drachenbronn. Marieke en devient la gérante, s’occupe des relations clients et des devis, tout en ayant « toujours eu envie de faire plus de manuel ». Elle apprend ainsi « la couture des toiles de yourtes ».
L’idée de la yourte contemporaine est venue en « s’inspirant de l’ossature bois traditionnelle en Alsace et donc aussi de toutes les couches que l’on retrouve pour isoler ».
La spécialiste détaille : « Les pieds en acacia, la dalle bois isolée avec 15-20cm de ouate cellulose, le parquet, puis l’ossature de la yourte elle-même et toutes les couches montées par l’extérieur. D’abord une toile décorative, un frein vapeur super important dans nos climats humides et frais en hiver, l’isolant entre 12 et 24 cm sur les murs et le toit, ensuite un pare-pluie, et enfin la toile nautique extérieure ».
Le prix de l’immobilier et de l’énergie
Partis du constat que cette « forme d’habitation demande peu de matériaux, pas de gros engins de chantier et peut être réalisée rapidement », ils convainquent leurs premiers clients. « La plupart des gens ont plutôt envie de vivre différemment, dans le confort, mais en faisant des économies d’énergie. La question du prix de l’immobilier se pose pour pas mal de jeunes, peut-être qu’avec des surfaces plus petites, ils ne s’endettent pas pour 20 ans… » D’autres cherchent une maison d’appoint, et certains maraîchers, « un habitat qui ne dure pas sur leur parcelle ».
Une petite yourte de 20m² peut être livrée en un mois, et montée soit par l’entreprise, soit lors d’un chantier participatif. « On privilégie vraiment le fait de travailler avec nos clients, ça les responsabilise et leur permet de comprendre comment la yourte est montée. » Si eux habitent un corps de ferme—car leur « plus gros frein pour l’instant, c’est le code de l’urbanisme » qui ne reconnaît pas toujours la yourte comme logement—Philippe et Marieke viennent de construire la leur : « C’est un atelier de 50m², mais aussi notre modèle témoin à faire visiter ».
Le chiffre : 20 000
C’est le prix en euros d’une yourte de 20 m², fabriquée sur mesure.