Chez moi, derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, il flotte comme un petit air de vacances… Tout doucement arrive le joyeux début des Sommerferjè (vacances d’été), la série des Pompierbàl (bals des pompiers), le gonflage des pneus du Familiewawè (de la voiture familiale) et des matelas gonflables multicolores. Il y a ceux qui partent in dè Südè (dans le sud) oder sonnscht wie (ou ailleurs) et ceux qui restent : D’Heim esch’s noch à Mol so schen! (à la maison c’est encore plus beau). C’est vrai que notre région est formidable, on peut y découvrir tant de choses tout en retrouvant sa literie de qualité le soir, à guedi Màtràtz des esch ebs wart (un bon matelas, ça a une sacrée valeur). Et puis les Fechtlè (petites fêtes) bruyantes de notre voisin de toujours sont bizarrement plus supportables que celles des Hollandais de l’emplacement d’à côté : die Hollander, schlemmer noch wie d’Pàriser (ces Hollandais, pires que les Parisiens) ! D’Heim esch d’Heim (à la maison c’est tout bonnement à la maison) ! C’est le moment de profiter, comme disait Mémé, vum «Chaislon» (de la chaise longue) qu’on a mis sur la terrasse en mai sans jamais avoir le temps de s’y vautrer plus de cinq minutes! Quelle joie de redécouvrir que la rivière toute proche a des reflets émeraude et de prendre conscience que S’Gràss esch nergendwie grener (l’herbe n’est pas plus verte ailleurs). Et puis c’est l’occasion rêvée de retrouver le goût des étés d’antan en préparant des sirops rafraîchissants, gueder Schlakel (de la bonne confiture) un wàrum net «Gornicho» inweckè (et pourquoi ne pas mettre des cornichons en conserves ?) Pour ceux qui travaillent tout l’été, petite consolation : lever à frechi Avèt dass à warmès Beer (mieux vaut un travail frais qu’une bière chaude). Quoi qu’il en soit, la période des glaces, des tièdes nuits starnèhall (étoilées), des baignades, des Hefllè (revues) sans grande profondeur et d’une certaine insouciance est officiellement ouverte.
Alors ici ou ailleurs, un bel été à tous !
Line
