mercredi 4 décembre 2024
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Strasbourg – Ilhame Raguig « en mode combat »

Elle a commencé la boxe à 5 ans en suivant ses frères et sœurs à Ostwald puis à Strasbourg, et a décroché treize titres de championne de France, trois d’Europe et quatre du monde. Mais Ilhame Raguig s’est aussi battue contre le cancer, et s’investit maintenant dans le Fonds de dotation de la SIG.

Vous êtes gestionnaire de clientèle patrimoniale actuellement, comment avez-vous mené vos carrières, professionnelle et sportive, de front ?

Ilhame Raguig : Depuis 2008, je suis en banque, j’ai évolué en interne. Au début, c’était compliqué de jongler entre vie professionnelle et entraînement. Comme la boxe n’est pas une discipline professionnelle et que j’ai toujours eu pour but la compétition, c’était un tandem qui a rendu la vie bien remplie ! Mais ça se complétait bien, avec du recul. J’ai aussi créé l’association Fitboxing en 2015, pour ouvrir un club de cardio-boxe pour un public féminin, les inciter à venir. Depuis un an, je fais une pause, je viens juste
de reprendre le sport.

Votre titre de championne d’Europe 2023 était aussi synonyme de victoire contre le cancer du sein ?

Oui, la maladie m’est tombée dessus en septembre 2021, j’étais en pleine préparation pour les championnats de France. J’étais en tenue de sport pour aller voir le médecin, je me disais j’ai 35 ans, une bonne hygiène de vie, j’ai fait du sport toute ma vie… Et puis on apprend la nouvelle, et on passe par toutes les émotions, puis viennent une première opération, quatre mois de chimio, une mastectomie et la reconstruction immédiate des deux seins, un mois de radiothérapie, une hormonothérapie, le tout en 2022.

Porter la flamme olympique, un symbole d’espoir. / ©Dr
Votre mental de sportive vous a-t-il aidée ?

Oui complètement, le sport à haut niveau, la souffrance des entraînements, la motivation… Je me suis dit voilà, tu te mets en mode combat ! C’est la préparation la plus pénible, mais on veut avoir un résultat. Au final, c’est un combat un contre un, la maladie contre vous, et il n’y a qu’un seul vainqueur. J’ai aussi été bien entourée, j’ai eu du soutien de partout. Et le sport est une thérapie, mettre les baskets et rencontrer des gens, ça fait du bien. Le 17 octobre 2022, j’étais en rémission, j’ai laissé mon corps se reposer puis en janvier, j’ai repris là où j’avais arrêté, avec un niveau catastrophique… Mais avec de la volonté, de l’abnégation, en mai 2023, je suis championne de France, et en septembre, d’Europe.

Et la flamme olympique, c’est la suite de la belle histoire ?

Mon sport n’est pas olympique, donc c’était ma façon à moi d’y participer une fois, et aussi de porter l’espoir. J’étais impressionnée par le monde qu’il y avait, c’était top ! J’entendais crier mon prénom, mes nièces avec des étoiles dans les yeux, mon directeur régional qui avait donné mon nom pour la flamme… Pourtant je n’étais pas sûre d’être en forme parce que j’ai eu une récidive avec une métastase unique au foie, j’ai eu la chance d’avoir une opération pour l’éliminer. Aujourd’hui tout va bien !

A la SIg, de spectatrice à présidente du Fonds de dotation. / ©Dr
Enfin, vous êtes la présidente du Fonds de dotation de la SIG depuis juin, quel est votre rôle ?

Ce sont cinq personnes qui ne se connaissaient pas, mais qui ont toutes des sensibilités, pour les enfants hospitalisés, la Ligue contre le cancer, le don du sang… Concrètement, on a fait beaucoup d’actions pour Octobre rose, comme les bracelets, le maillot rose des joueurs, les paniers à 3 points. En décembre, on organise une fête de Noël pour les enfants des foyers, un moment magique au sein du Rhénus ! Le but est de travailler en partenariat avec des sociétés qui veulent mener des actions RSE : humainement, on peut faire beaucoup de choses en étant tous ensemble tout simplement.

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