Accroc au cross 

C’est un petit génie du moto-cross. Arthur Roeckel vient juste d’avoir 14 ans et il fait déjà partie des meilleurs. En plus d’un talent évident, il semble assez structuré dans sa tête pour aller très, très haut.

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Oberbronn. C’est un peu le poste-frontière entre le Bas-Rhin et la Moselle. Une double culture, si l’on ose dire, très familière pour Arthur Roeckel. Dès ses premiers tours de roue, à vélo, puis à mini-moto, il était évident que le petit Alsacien devait grandir sportivement à Bitche, l’un des plus grands clubs français de moto-cross. Alain, le papa, se souvient : « Il a enlevé les petites roues du vélo à trois ans… On est une famille de motards, c’était logique qu’on le mette sur une moto. »

La mini-moto, le gamin va y prendre goût. Sacrément même. Vu le secteur géographique, la meilleure option était de le diriger vers le moto-cross et l’excellent club de Bitche, avec dans ses rangs un certain Romain Febvre, tout simplement champion du monde de moto-cross. « Romain l’a totalement pris sous son aile, et le feeling est tout de suite passé. Ça fait huit ans maintenant, et ça se passe toujours aussi bien. »

Financer le rêve

Alain a beau être motard lui-même, il n’a plus grand-chose à dire sur les performances du fiston, déjà champion d’Alsace-Lorraine 85 cm3 Espoir. Pour aller plus haut, maintenant, ce sont les détails, et ça, c’est l’affaire de Romain Febvre. Alain Roeckel : « Sportivement, Arthur est suivi par ce qui se fait de mieux. La vitesse, il l’a. Maintenant, ils travaillent sur les suspensions, sur la mécanique, sur les petits trucs. Moi, je m’occupe de la logistique. » À savoir une association – MCR 2A – qui récolte des fonds pour chercher les 15 à 20 000€ nécessaires à une saison de moto. Un tiers est encore apporté en fonds propre par les parents. Attraper le haut niveau, c’est d’abord un gros investissement, financier comme personnel. Heureusement, la scolarité au séminaire des jeunes de Walbourg se passe bien et permet à Arthur de se dégager des créneaux d’entraînement.

L’hiver, direction l’Italie et la région de Milan, un week-end sur deux, pour trouver des pistes adaptées. S’il fait moins froid, c’est la Belgique, chez Romain. Et si le papa joue tellement le jeu, c’est aussi parce qu’il est bluffé par son propre fils. « Il a la tête sur les épaules. La saison dernière, il a remporté les cinq premières courses, et après il a géré. Je lui demandais pourquoi il terminait, deuxième, quatrième… Il me répondait que ça suffisait pour gagner le titre. Il gérait sa saison… »

En 2019, en championnat d’Allemagne, et lors des courses Élite qu’il va disputer en France, on l’imagine mal en mode gestion. Quoi que…   

Contact : alain.roeckel@sfr.fr