Adeline Vetter – Miss Alsace a déjà tout gagné !

Elle est tout sourire malgré le peu de sommeil après son sacre du 10 septembre au Royal Palace : Adeline Vetter rayonne dans une robe de princesse vert émeraude. Elle qui était en pantalon et baskets le mois dernier, estime qu’il n’y a pas à choisir entre les deux. Quoiqu’il advienne le 16 décembre lors de l’élection de Miss France, elle sera pharmacienne au retour. Dans le Ried, si possible, près de Rossfeld où elle a grandi. À 27 ans, en toute sincérité et encore émue par le show et les larmes versées par sa famille, Miss Alsace 2023 s’est longuement confiée à Maxi Flash.

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Vous avez grandi à Rossfeld, près de Sélestat, comment décririez-vous vos jeunes années ?

J’ai grandi dans la maison familiale, nous étions quatre frères et sœurs, non loin de mes arrière-grands-parents et grands-parents. À Rossfeld, on se connaît tous, on se croise au détour d’une rue et tout le monde dit bonjour. C’est un petit village de 1000 habitants, surtout connu pour notre équipe de foot ! (rires). La campagne quoi, il y fait bon vivre !

Vous avez été diplômée en pharmacie le 8 septembre, soit deux jours avant votre couronne de Miss Alsace, c’est incroyable !

Oui, j’ai fait une licence de biologie à Strasbourg, puis j’ai bénéficié d’une passerelle vers pharma. C’était la première année d’expérimentation de la passerelle, j’aime bien tenter des trucs, pour Miss Alsace c’est pareil ! Plus jeune, je voulais être vétérinaire, c’était déjà dans le soin, mais finalement, le véto on n’y va qu’en cas de besoin et je ne sais pas si j’aurais eu le cœur assez accroché. Les études m’ont freinée, j’étais très papa-maman, je ne voulais pas partir.

Au moment de l’annonce des votes. / ©KAHNEDA PHOTOGRAPHY
Donc vous n’aimez pas voyager ?

Si, j’ai fait une année de césure après la cinquième année de pharma, j’avais besoin de faire une pause. J’ai pris un aller simple pour le Guatemala en octobre 2021 et je suis revenue cinq mois plus tard. Je suis repartie en Europe de l’Est trois mois, puis en Tanzanie, c’était une année bien chargée ! J’ai découvert toute l’Amérique centrale, j’ai fait des rencontres exceptionnelles. J’en retiens qu’on a beaucoup plus de choses en nous que ce qu’on pense, je suis partie parce que j’avais des choses à prouver au monde entier et à moi-même aussi. J’ai vécu des situations compliquées, comme être une femme seule en Colombie, eh bien je me suis impressionnée ! Je n’aurais pas misé beaucoup sur moi, et pourtant je n’ai pas lâché pendant cette aventure. Je me suis prouvé que j’osais et que j’étais capable.

Comment le projet Miss Alsace est-il arrivé ?

(Sourire) Ce n’était pas dans mes projets de vie, ça n’a jamais été un rêve de petite fille, ni les miss ni les paillettes, moi j’étais plutôt avec mes chèvres et je suis restée longtemps anti-réseaux sociaux, jusqu’à mes voyages où j’ai commencé Instagram. Un jour, une amie qui est dans le milieu des miss m’a dit « Est-ce que tu fais 1,70m ? Tu as le profil, pourquoi tu ne te lancerais pas ? » Au début, c’était un non catégorique et puis finalement les gens autour de moi se sont montrés très enthousiastes. Je me suis dit pourquoi pas, c’est un challenge, j’ai survécu à la Colombie, je vais survivre au monde des miss ! En plus, les critères d’âges ont été ouverts l’année dernière… Aujourd’hui, je suis la plus vieille miss jamais élue de l’histoire de Miss France et j’en suis fière !

Christophe Beaugrand a présenté le show, en compagnie de Miss France 2023
et Cindy Fabre, la directrice de Miss France. / ©KAHNEDA PHOTOGRAPHY
Et vous mesurez combien ?

1m70 tout pile.

Votre préparation s’est faite en parallèle de vos études ?

Pour moi, c’était du jonglage artistique, la vie d’une jeune femme de 27 ans, le ménage, les courses, les études, l’alternance, plus le sport que j’ai dû faire pour me mettre en maillot de bain et avoir confiance, la gestion des réseaux sociaux… C’était vraiment étourdissant, c’était fou, mais je l’ai fait. Et le show a été digne de Miss France, un grand enjeu car il fallait être à la hauteur du Royal Palace. On a travaillé dur, on a fait plein de choses avec des partenaires et une équipe incroyables. Je pensais être totalement tétanisée et avant de monter sur scène, m’échapper par un petit trou de souris ! J’entendais le bruit, la foule, on n’est pas des danseuses de cabaret, on est douze jeunes femmes… C’était une soirée riche en émotions et on a tenu, je suis fière de nous toutes, on a formé une belle équipe. C’était la plus belle soirée de ma vie et j’aurais dit la même chose si je n’avais pas eu la couronne. Juste monter sur scène, c’était déjà gagné par rapport à moi-même.

Comment appréhende-t-on l’annonce finale en coulisses ?

On était dans l’euphorie, les minutes semblaient à la fois très longues et passaient très vite. C’est une atmosphère particulière, où chacune se dit, c’est la fin, notre vie peut changer, on est nostalgique, on se regarde, il y a de l’émotion… On a envie d’y croire et on ne s’y autorise pas ! (Elle cherche ses mots). C’était comme un tourbillon dans ma tête, j’étais complètement perdue, un black-out et puis je me suis dit, je suis allée au bout, j’ai la couronne, enfin ! D’une seconde à l’autre, on sent que sa vie prend une autre dimension, c’est complètement irréel !

De g. à d. : Cindy Fabre, Adeline Vetter, Pierre Meyer
et Indira Ampiot. / ©KAHNEDA PHOTOGRAPHY
Le jour d’après, avez-vous atterri ?

Je réalise aujourd’hui seulement… Waouh c’est dingue, ce qui m’attend va être fantastique ! Je suis encore sous le coup de la fatigue mais je vais envisager l’élection Miss France comme Miss Alsace, step by step, avec une préparation d’athlète mais pour les JO cette fois ! Ce sera encore plus intense et je serai mieux entourée, j’ai toute une équipe et je suis traitée comme une miss (une coiffeuse s’occupe de son brushing). On va tout donner pour aller chercher la couronne pour l’Alsace le 16 décembre !

Vous ne comptez pas seulement défendre la féminité mais aussi certaines causes personnelles…

La cause animale me tient à cœur depuis toujours. À la maison, on a toujours accueilli des animaux de l’association l’Arche de Noé, des chevaux, cochons, chèvres… Et puis, la raison pour laquelle je me suis lancée dans Miss Alsace, c’est que mes années lycée ont été assez sombres et douloureuses. J’ai changé cinq fois de lycée en deux ans parce que j’ai été victime de harcèlement comme beaucoup de gens, c’est triste à notre époque. C’est parti d’une jalousie qui est montée, montée, montée. C’est ce message que je veux faire passer, dire aux jeunes que ça m’est arrivé et dix ans plus tard, je ne me cache plus, j’ose briller et exister, alors que je me suis empêchée de le faire pendant très longtemps.


 

L’info en plus

Miss Alsace voit en Sylvie Zimmermann, la directrice commerciale du Royal Palace et déléguée du comité (lire Maxi Flash du 4 septembre), « une figure maternelle pour nous toutes, très juste, très neutre, très gentille. Je lui dois beaucoup, l’univers des miss n’est pas le mien et plein de fois, j’ai eu envie d’abandonner, mais j’étais tellement attachée que je l’ai fait pour Sylvie ». La déléguée lui rend la pareille en décrivant Adeline Vetter comme « une bonne personne, déterminée, qui va vers les gens, mais aussi discrète ». Elle choisit les qualificatifs « humble, bienveillante, et intelligente » et met aussi en avant son sentiment d’appartenance à l’Alsace. Les Miss Alsace 2021 et 2022, Cécile Wolfrom et Camille Sedira ainsi que la déléguée adjointe Céline Rueher, « toujours présente », apporteront leur expérience jusqu’au départ des miss en Guyane.