Bischwiller – L’association « À l’écoute » dans les Ehpad

Née d’une nécessité, celle de prêter main forte au personnel des Ehpad à Bischwiller, Soufflenheim et Herrlisheim, l’association À l’écoute est présidée depuis sa création en 2008 par Marie-Rose Bartholomé, ancienne cadre et infirmière, à la recherche active de nouveaux bénévoles.

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Les bénévoles "À l’écoute" lors de l’assemblée générale. / ©Dr
Concrètement, comment intervenez-vous au sein du Centre hospitalier départemental de Bischwiller ?

M-R Bartholomé : Une de nos premières missions, c’est apporter notre concours au service d’animation. Nous l’épaulons dans son programme mensuel, car plus il y a de bras pour charioter, plus les résidents peuvent participer puisqu’ils sont en fauteuil roulant. Parallèlement, on a mis en place des ateliers où l’association fonctionne seule, comme les ateliers lecture. Pour garder le lien avec l’extérieur, une de nos bénévoles lit des articles de presse, c’est un prétexte pour engager la conversation sur les cigognes ou des choses locales, ça ramène les gens sur comment on faisait autrefois, etc. Il y a aussi des ateliers jeux de société et chant. Quand les patients sont atteints d’Alzheimer, le chant c’est une des dernières choses qui reste, les paroles reviennent, et ça se termine par un café-Kuchen. Enfin, tout ce qui touche au bien-être, on les coiffe, un peu d’esthétique, des petits massages, à la demande.

Mais vous sortez également des murs avec les résidents ?

MR B : On a passé une convention avec l’hôpital dans le cadre de leur projet institutionnel en collaboration et en complémentarité avec les équipes soignantes. Si par exemple, un résident veut aller faire des achats, au lieu de monopoliser un personnel, on peut emprunter un véhicule pour les handicapés. À la demande des familles aussi, quand il y a un anniversaire, un mariage ou à Noël, on les dépose et on les recherche. Cela leur permet de reprendre un peu leur place dans la famille. Les sorties reprennent : on a été au marché de Haguenau, pour voir d’autres gens, de la marchandise, et ceux qui peuvent gérer leur argent, choisir eux-mêmes. Des choses très simples, les petits riens de la vie, mais c’est quand on ne peut plus les faire qu’on remarque que c’est important. En mai, la coutume du mois de Marie est de faire un pèlerinage à Marienthal, on retrouve le plaisir d’aller dans une église, au restaurant, des familles nous rejoignent. Pour eux, c’est une journée de partage.

Vous êtes actuellement 33 membres dans l’association, mais vous lancez un appel au bénévolat à hauteur de quatre heures par semaine.

MR B : Notre frein, c’est que tout le monde n’a pas envie d’être confronté à la vieillesse, la maladie, les pathologies, la déchéance et la mort. C’est plus valorisant d’aller dans des associations qui ont pignon sur rue. Nous étions beaucoup plus au début, tous bénévoles et tous retraités, des anciens cadres, aides-soignants, sages-femmes, des profs, coiffeuses, femmes au foyer, des couples, un peu de tout. Si nous n’avons pas de renfort dans quelques années, les choses vont s’étioler.

Renseignements au 0388723117 ou mrbartholome@orange.fr