jeudi 3 octobre 2024
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Cyberharcèlement : les 6e dans le collimateur des autres collégiens

Les témoignages de harcèlement scolaire se multiplient depuis la rentrée, en raison d’un hashtag diffusé largement sur les réseaux sociaux : #Anti2010, qui invite les 5e, les 4e et les 3e à stigmatiser les élèves de 6e pour la simple et unique raison qu’ils sont nés une année à chiffre rond.

« Parce qu’ils sont nés en 2010, de nombreux enfants de 11 ans sont aujourd’hui la cible de campagnes d’insultes, de harcèlement et de cyber harcèlement. Si les faits étaient marginaux depuis novembre 2020, le phénomène a pris une toute autre ampleur depuis la rentrée », alertait mercredi 15 septembre sur Facebook la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE). Le lendemain, c’est le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, qui appelait dans une vidéo publiée sur Twitter à dire « NON au harcèlement » et « OUI à la fraternité ». Une technique peu efficace. Dans les jours qui ont suivi, et alors que le phénomène semblait encore invisible, toute la sphère médiatique s’est emparée de l’affaire #Anti2010.

Un effet de groupe sorti de nulle part

Sur les réseaux sociaux, l’émergence de hashtags militants comme #BalanceTonPorc ou #JeSuisCharlie n’a rien à voir avec le mode de propagation des autres tendances. La plupart du temps, les mots-dièse disparaissent en quelques jours, supplantés par de nouvelles modes – des épiphénomènes qui s’évaporent et qu’on oublie. Ça n’a pas été le cas ici. La propagation de #Anti2010 a été lente, puis fulgurante. En premier lieu, ce sont les parents d’élèves qui ont alerté de ce phénomène sur les réseaux sociaux, après que leurs enfants se soient plaints d’être harcelés au collège. Le hashtag a circulé pendant des mois sur TikTok (l’application favorite des collégiens), et aurait, au moment de la rentrée, atteint son point culminant, notamment en raison du succès de la chanson «Pop it Mania», sur TikTok, qui scande «on est les queens de 2010», provoquant des représailles ciblées des plus âgés.

Le problème n’est qu’à moitié réglé

Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le secrétaire général du Syndicat National des Personnels de Direction de l’éducation nationale (SNPDEN) a largement relativisé le phénomène en déclarant n’avoir « pas du tout constaté d’incidents de ce type ». Ce qui n’est pas vraiment de l’avis des parents d’élèves qui, eux, ont prouvé leurs dires par des captures d’écran de messages échangés sur les réseaux sociaux. La semaine dernière, pour endiguer le problème, Instagram et Tik Tok ont enfin interdit le hashtag. Malgré tout, le mal est fait. Le ministre de l’Éducation nationale a appelé les familles à contacter le 3018 – le numéro d’urgence anti-harcèlement mis en place par le gouvernement.

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