Ford Mustang Mach-E, les légendes ne meurent jamais

Depuis cinquante ans, la simple évocation du nom Mustang fait trembler de plaisir. Or, les cartes ont été redistribuées : les démesurés V8 n’ont plus bonne presse et il est grand temps, pour cette lignée mythique, d’écrire une nouvelle page de sa glorieuse histoire, davantage en accord avec les enjeux de l’époque. Mustang devient donc une marque à part entière, dont le premier modèle est un SUV 100 % électrique. Les temps changent.

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Au Panthéon des voitures qui ont fait les légendes, la Mustang trône en bonne place. Les amateurs de belles mécaniques et de bolides musclés frissonnent toujours à l’évocation de ce nom glorieux apparu en 1964. Certes, les pages de sa vénérable histoire n’ont pas toutes été écrites en lettres d’or, mais les derniers paragraphes, initiés en 2015, ont relancé au grand galop ce mythe américain. La dernière génération est tout simplement le coupé sportif le plus vendu au monde. Ford entend bien de nouveau capitaliser sur ce nom.

Il faut dire que le constructeur américain goûte peu l’amour inconditionnel récemment accordé à Tesla. Le rival national, dont les comptes sont toujours dans le rouge, grappille du terrain. La mise en production de son SUV, le Model Y, agace Ford, qui entend bien reprendre la main. Le coup d’échec relève du coup de maître : Mustang devient une marque à part entière, comme DS pour PSA ou Cupra pour Seat. Le premier modèle sera… un SUV premium, 100 % électrique, baptisé Mach-E. Les puristes, adeptes des flamboyants V8 aujourd’hui anachroniques, crieront à l’hérésie. Les stratèges salueront l’audace du pari.

Changement d’époque

Pour l’occasion, Ford a développé une plateforme totalement nouvelle. Le Mustang Mach-E, qui prendra la route en fin d’année mais qui écumera tous les salons du monde d’ici-là, sera fabriqué au Mexique. Le début de la production est prévu en juillet, pour des livraisons à l’autonome aux États-Unis et en fin d’année en Europe. Une usine dédiée a également été ouverte en Chine pour conquérir ce vaste marché. Difficile de dire si ce nouveau venu aura autant de succès que la Mustang de 1964, mais Ford s’est donné du mal pour réitérer l’exploit. Le Mach-E s’étend sur 4,71 m de long et 1,88 m de large et s’élance à 1,60 m du sol. Ses dimensions le placent entre un Mercedes EQC et un Jaguar I-Pace, ses autres rivaux. ADN de Mustang oblige, sa grille tarifaire est nettement plus avenante : les tarifs débutent en effet à 48 990 €, hors bonus de 6 000 €. C’est 30 000 € de moins que le félin anglais et que l’ours allemand. Au lancement, Ford prévoit une First Edition avant que les versions d’entrée de gamme n’arrivent. Un peu plus tard, une édition GT, encore plus puissante, prendra la route.

Buzz l’éclair

Les itérations les plus abordables du Mach-E embarqueront un moteur électrique de 258 ch placé à l’arrière (pas de transmission intégrale). L’ensemble sera porté par une batterie de 75 kWh. L’autonomie théorique est de 450 km. En haut du catalogue, on retrouve une batterie de 99 kWh qui permet d’obtenir une puissance de 285 ch et, surtout, de porter l’autonomie à 600 km.

Mustang propose aussi une déclinaison à quatre roues motrices avec un moteur électrique supplémentaire placé sur le train avant. L’entrée de gamme conserve sa puissance de 258 ch alors que l’autonomie baisse à 420 km. La même formule est reproduite sur la batterie de 99 kWh : la puissance passe ici à 377 ch et l’autonomie à 540 km. À l’été 2021, la version GT mettra tout le monde d’accord avec ses 465 ch et ses 830 Nm de couple, davantage en accord avec l’histoire de Mustang.

À l’intérieur, Ford a aussi vu les choses en grand avec écran tactile géant (15,5 pouces) et instrumentation digitale. À l’image des lignes musculeuses du Mach-E, l’habitacle jongle entre sportivité et modernité, même si le niveau de finition est très américain, avec une utilisation abusive des matériaux durs. Quoi qu’il en soit, ce nouveau venu musclé pique la curiosité et promet de belles joutes avec ses rivaux.