Goersdorf – Les Nuits des forêts, pour « donner de la voix à la nature »

Initiées à Paris en 2020, Les nuits des forêts investissent toute la France du 9 au 18 juin, et particulièrement la forêt de Goersdorf dans le nord de l’Alsace. Clara Anguenot, co-fondatrice, et Paola Bousseau, du collectif strasbourgeois Mauvaises graines, invitent les promeneurs à redécouvrir leur forêt.

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Paola Bousseau prépare ses teintures végétales pour les animations en forêt. / ©Dr

Comment est née l’idée d’attirer les gens la nuit en forêt ?

Clara Anguenot : C’était en réaction au confinement de 2020, lorsque tous les lieux culturels étaient encore fermés, nous avons eu une grande réflexion sur notre rapport à la nature. Nous souhaitions créer un temps d’abord pédagogique avec les enjeux des forêts proches de chez nous, mais aussi en gardant un esprit joyeux et convivial, dans une approche ludique et sensorielle. Les événements ont lieu en soirée, mais aussi de jour, et la nuit nous sort de notre zone de confort car la forêt nourrit l’imaginaire.

C’est le cas à Goersdorf, où des artistes vont intervenir à partir de 18h le 16 juin et jusqu’au 18 juin de diverses manières…

Paola Bousseau : Oui, le collectif Mauvaises Graines est issu de l’In situ lab à Illkirch et quatre de nos membres participent à L’appel du Grand chêne. On commencera par L’orée pour donner de la voix à la nature, faire parler la forêt, apporter ce côté magique, sous forme d’histoires. La communauté de communes Sauer Pechelbronn interviendra sur le côté scientifique et la biodiversité, et nous ouvrirons les circuits de randonnée existants, avec des interventions poétiques tout le long.

Les nuits des forêts sont à la fois pédagogiques, ludiques
et artistiques / ©Les Pyrawnéens

Les Nuits des forêts sont-elles l’occasion de relier l’art et la nature ?

P.B : L’art est tellement multiple ! Déjà, c’est une invitation à l’écoute et à l’observation, nos interventions seront légères et orales, parfois visuelles, nous souhaitons faire passer des choses éphémères sans laisser de traces. Et concrètement, je prépare des coussins pour profiter du sol de la forêt, avec des plantes, des légumes récupérés ou de l’argile, pour faire la teinture.

Sur les 170 sites qui organisent des événements en France, y’en a-t-il un qui vous plaît particulièrement ?

C.A : Mon coup de cœur irait aux propriétaires privés, parce qu’on entre dans leurs histoires personnelles, la forêt est transmise de génération en génération, comme à Belval dans les Vosges, la forêt de Tiragoutte. C’est très familial et honnête, on découvre une forêt normalement fermée au public.

P.B : Le rendez-vous pour le chant de l’aube, à Goersdorf le 17 juin à 4h30. En se levant tôt et en étant peu nombreux (sur inscription), on peut parcourir la forêt et participer au lever du jour, au réveil des oiseaux et des autres animaux. C’est un moment exceptionnel, organisé partout dans le monde.

Infos www.nuitsdesforets.com, inscriptions pour L’appel du grand chêne sur Facebook ou mgevent@proton.me