Haguenau – Exposition : l’imprimerie relie le passé au présent

Il ne reste guère que les noms de rue pour rappeler le passé de Haguenau dans l’imprimerie : Henri Gran, Valentin Kobian ou encore Thomas Anshelm font partie des sept imprimeurs mis en avant par la médiathèque pour l’exposition Des hommes de caractère jusqu’au 7 avril (accès libre).

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Qui savait que Haguenau était la deuxième ville à accueillir un centre d’imprimerie à partir de 1489, après Strasbourg (1460) mais bien avant Sélestat ou Colmar (vers 1520) ? Les imprimeurs d’origine allemande s’y sont arrêtés et ont ciblé « au fur et à mesure le grand public, avec des ouvrages de théologie, mais aussi de médecine, ou d’éducation, en latin et en allemand », explique Alexandre Jury, le directeur de la médiathèque de Haguenau. Des panneaux créés « de A à Z » par les équipes de la médiathèque détaillent les spécialités de chacun, leurs collaborations, leur diffusion en Europe, au milieu d’objets centenaires.

Dans un grand meuble ancien, des caractères d’imprimerie par centaines ont par exemple été prêtés par le musée des Arts et techniques graphiques de Ribeauvillé : une démonstration des machines est prévue les 6 et 7 avril. D’autres ateliers à destination de tous les publics auront également lieu pendant l’exposition, comme le FabLab à l’IUT (les 12 et 19 mars) ou les ateliers reliure (tampons le 23/02 ou tote bag le 6/03 : calendrier complet sur biblio-tilt.agglo-haguenau.fr).

Des panneaux et des objets pour mieux comprendre l’imprimerie à la Renaissance. / ©Sb

Un ouvrage d’obstétrique signé HG

Enfin, une part non négligeable de l’exposition concerne la collection patrimoniale. Si quelques ouvrages de plus de 500 ans sont exposés, la médiathèque en possède plus de 500 ! Une visite guidée est prévue le dimanche 3 mars pour se plonger dans la fraîcheur ambiante de la réserve. Un ouvrage d’obstétrique aux initiales HG comme Henri Gran montre des techniques d’accouchement, avec des bébés tels des « angelots », selon Julie Gicquel, la responsable communication. « Ils n’hésitaient pas à rajouter des annotations dans le livre à l’époque, des lignes pour les notes étaient même prévues », précise-t-elle. Le directeur tourne les pages passionnément : « Ils sont en bon état, le papier d’époque est mieux conservé qu’aujourd’hui. Il a jauni comme un Livre de poche d’il y a 20 ans ! »

Les imprimeurs signaient leur
travail, comme Henri Gran. / ©Dr

L’info en plus

Une journée d’étude aura lieu le 22 février, avec des spécialistes du livre d’hier et d’aujourd’hui, autour de trois questions : Comment choisit-on un manuscrit à imprimer (à 9h), Les évolutions du marché du livre (à 13h30) et Les impacts de l’imprimerie et du numérique sur les sociétés (à 16h).