Les lignes ferroviaires de l’étoile de Haguenau ont été ouvertes à partir de la moitié du XIXe siècle. À l’époque, en plus des lignes actuelles menant à Niederbronn-les-Bains et Wissembourg, il était possible d’aller jusqu’à Sarreguemines, Seltz, Saverne et même Roppenheim. Selon les documents partagés par le musée de la SNCF du Sardo basé au Mans, il est indiqué qu’une remise à locomotives à vapeur aurait été construite à la fin des années 1850 à proximité de la gare voyageurs de Haguenau.
Cette dernière était même équipée d’un pont tournant de 13 mètres, permettant de placer les locomotives sur les bonnes voies. Dans les décennies suivantes, l’administration allemande a développé l’installation par un second dépôt plus vaste, aménagé au nord de la ville, dans le triangle des lignes allant vers Wissembourg et Sarreguemines. En 1914, il est indiqué que la rotonde était adaptée pour huit locomotives, desservie par un pont tournant de 20 mètres, un parc à charbon d’une capacité de 2 000 tonnes, ainsi qu’un atelier de réparation pour locomotives et wagons.
Les affres de la guerre et du temps
À l’issue du premier conflit mondial, le réseau AL – pour Alsace-Lorraine – a pris possession des installations. Des locaux pour le personnel et une fosse de visite pour les locomotives sont aménagés. Au 1er janvier 1938, le réseau local est incorporé au Réseau Est de la SNCF et à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à 38 locomotives y sont stockées. Au début des années 40, des bombardements alliés endommagent gravement le dépôt. Abandonné après la Libération, il ne reprend du service qu’en décembre 1945.
C’est au début des années 50 qu’il connaît son âge d’or, comportant une rotonde à huit voies, un pont tournant électrique de 20 mètres, onze fosses de visite, un chantier à combustible, des grues hydrauliques et plus de 200 agents pour le faire tourner, dont une centaine à la conduite. Peu à peu, les locomotives à vapeur laissent la place aux électriques.
À l’abandon, les installations sont peu à peu démolies. En 1997, il ne restait que la fosse comblée du pont tournant. De nos jours, le triangle que forment les voies est toujours existant, mais aucun souvenir de cette installation n’a survécu.