Haguenau : L’incompréhension des commerçants et les solutions proposées

Ce premier jour de confinement a fait naître une vague de colère et d’incompréhension chez de nombreux commerçants. Alors que certaines grandes enseignes ont obtenu des dérogations pour ouvrir, d’autres (petits commerces pour la plupart) doivent pour l’instant rester confinés. Depuis ce vendredi matin, l’association des commerçants d’Alsace du Nord s’active pour trouver des solutions.

0
4751

Ce vendredi à la CAP de Haguenau, le téléphone n’a pas arrêté de sonner. Au bout du fil, des commerçants inquiets face à ce nouveau confinement. « Ils ont besoin d’être rassurés, d’échanger », indique Carole Mortier, Présidente de l’association des commerçants d’Alsace du Nord. « Pour certains, les décisions gouvernementales paraissent injustes. Ils se sentent défavorisés par rapport à d’autres. On sent qu’il y a une certaine irritation et un sentiment d’injustice ».

Le recul du premier confinement leur permet de s’organiser. « Au printemps, les commerçants se sont serré les coudes et plusieurs d’entre eux avaient choisi de travailler ensemble. A Haguenau par exemple, on pouvait acheter les bouquets d’une fleuriste locale chez un caviste ; on retrouvait également des bougies d’un artisan chez un pâtissier. On a senti une véritable solidarité ! Des solutions de click&collect avaient également été mises en place », ajoute Carole Mortier.

Ce vendredi, une première réunion a permis à la CAP de proposer des solutions pour les commerçants du secteur. « On a besoin d’accompagner moralement les troupes mais surtout de leur trouver des solutions concrètes. Nous travaillons main dans la main avec la ville de Haguenau, qui nous soutiendra notamment au niveau de la communication ».

Dès la semaine prochaine, la CAP souhaite mettre en place deux services à destination de ses adhérents (les commerçants et artisans) et des clients :

  • Un service de livraison commun, en partenariat avec un concessionnaire local.
  • Un local commun pour que les clients puissent retirer leurs commandes, au centre de Haguenau, mis à disposition par la ville.

« Ces deux services permettraient d’éviter beaucoup de déplacements, tout en permettant aux commerçant de continuer à travailler. » Ces deux points devront être validés lundi matin, après consultation des adhérents, pour être mis en place au courant de la semaine. « Il faut agir vite ! » soutient Carole Mortier.


L’Association des Maires de France demande au gouvernement le réexamen de la notion des commerces de première nécessité

« De nombreux maires font état auprès de l’AMF de l’incompréhension que suscitent les mesures de fermeture qui visent certains commerces.

Les critères ayant conduit à distinguer les commerces de première nécessité, évoqués par le Premier ministre, et les autres, sont à l’évidence difficiles à justifier au regard de l’application qui en est faite concrètement.

Certains commerces comme les librairies ou les salons de coiffure pourraient relever des services de première nécessité.

Le commerce de centre-ville déjà fragilisé par le premier confinement est animé par des entreprises de petite dimension qui n’ont pas la capacité de résister à une chute brutale et persistante de leur activité sans que soit mise en danger leur existence même. Elles ne comprennent pas que des activités identiques aux leurs puissent être autorisées pour des entreprises de la grande distribution ou de la vente à distance, elles se trouvent ainsi placées dans une situation de grave déséquilibre de concurrence.

François Baroin et André Laignel demandent au gouvernement de revoir rapidement la définition de commerce de première nécessité et de l’élargir, dès lors que les conditions de sécurité sanitaire permettent de préserver la santé des commerçants, de leurs salariés et de leurs clients. »