Herrlisheim – Corentin Diebold : La passion plus forte que le cancer

Il a voulu faire passer un message pour que les jeunes atteints de cancer ne baissent pas les bras : on lui avait prédit un avenir sans football, sa passion, mais voilà que Corentin Diebold, 20 ans, joue sur les terrains de l’AS Kurtzenhouse après un cancer du fémur.

0
2739
Corentin défend les couleurs de l’AS Kurtzenhouse envers et contre tout. / ©DR

Au quotidien, il navigue dans sa vie d’étudiant en BTS professions immobilières entre Herrlisheim, où il habite, et La Wantzenau, où il est en stage, en passant par la pelouse de l’AS Kurtzenhouse. « Depuis l’année dernière, je reprends petit à petit, c’est encore difficile de courir avec le matériel que j’ai dans le genou. Je joue avec un peu d’appréhension de prendre un coup, mais mes co-équipiers sont au courant. Ça se voit que je boîte, ils me demandent et je leur explique », raconte le jeune homme.

Dix opérations et un an de chimio

En 2016, à quinze ans, il a des douleurs imputées à la croissance ou à la répétition des entraînements, mais une radio va montrer des cellules cancéreuses sur son fémur, juste au-dessus du genou. « C’est un ostéosarcome, j’ai eu quatre opérations la première année, et un an de chimiothérapie », se souvient Corentin. S’en suivent la rééducation chez le kiné pendant trois ans—« je ne pouvais pas plier le genou au-delà de 60° »—et encore six opérations jusqu’à l’année dernière. « Elles ont consisté à retirer les cellules, mettre du matériel puis en enlever une partie. J’en ai toujours qui m’empêche de plier le genou normalement ».

©DR

S’il n’a jamais été question d’amputation, Corentin est tout de même tombé de haut. « Je ne savais pas en quoi consistait la maladie, sauf que quand on entend cancer, ça fait mal, parce qu’on ne sait pas ce qui arrive après. C’est dur psychologiquement, quand on vous dit que vous ne pourrez plus jamais faire de foot, et avec les études aussi… » Il n’a pas pu aller en cours pendant un an, l’année du brevet, et a refait sa troisième. Mais avec l’aide de son entourage, ses parents, sa grand-mère, son frère, « la vie continue » jusqu’à rejouer au foot. Si le corps médical va à l’encontre de sa passion en lui conseillant par exemple le ping-pong, alors Corentin prouve le contraire. Y compris les jours de match !


 

L’info en plus

En France, 100 à 150 cas d’ostéosarcomes sont traités chaque année, ils concernent principalement de jeunes garçons entre 10 et 25 ans, mais peuvent survenir chez les personnes âgées également.