Initiales FS, comme La fabrique du sellier. Pourtant, avant de laisser parler son « goût pour l’automobile » né avec son grand-père et son père, à Saint-Avold puis Colmar, Fabrice Schlegel a exercé dans le domaine de l’informatique pendant de longues années—gestion des réseaux, web, directeur des systèmes d’information (DSI).
« À la fin de la journée, j’avais envoyé 200 mails, mais j’avais produit quoi? Je brassais de l’air, alors que j’avais toujours voulu faire moi-même, me passer de garagiste, et restaurer de vieux véhicules », raconte-t-il. Après avoir tâtonné, « mécanique? carrosserie ? », il se tourne vers la sellerie en demandant une immersion chez un des rares artisans, à Sarreguemines.
« Régis m’a conforté dans mon choix et orienté dans les études, mais la meilleure école, c’est celle de la vie. »
Sellier-garnisseur pour le domaine roulant
Fabrice, qui arrive à Herrlisheim il y a cinq ans, se fait la main sur la voiture de sa compagne, « l’intérieur complet d’une 205 Roland Garros de 1990 » avant une première commande, un volant. Le bouche-à-oreille aidant et un ami garagiste aussi, son autoentreprise voit le jour fin 2021. Ses vitrines sont « une Renault 17 de 1973, des mobylettes, un Chrysler Crossfire de 2005, j’ai fait de tout, même de l’ameublement ! » sourit-il.
Mais son métier, c’est sellier-garnisseur, pour le domaine roulant, contrairement au maroquinier ou au tapissier. Et ses préférences vont des « Youngtimers au plus ancien, le récent ce n’est pas infaisable, mais c’est bourré de capteurs, et pas pensé pour durer… »
À la recherche d’un local, Fabrice travaille pour l’instant dans une pièce dédiée de son appartement, sur une machine à coudre industrielle. « Ma première pièce, un soufflet de levier de vitesse, je l’avais faite sur la machine à coudre de ma mère, avant d’investir pour piquer de grosses épaisseurs, gagner en confort et précision ». Sur sa table, un
« cuir gaufré quasi-introuvable pour une Audi TT 99 finition base-ball », car Fabrice cherche toujours « au plus proche de l’origine », quitte à prendre le temps. « Je respecte les codes du constructeur, et je mets le même cœur à l’ouvrage qu’il s’agisse d’un utilitaire ou d’une voiture de luxe, comme si c’était pour moi ». Si le salaire est loin d’un DSI, « le sourire du client qui reçoit son ciel de toit complet, ou l’émotion de cette dame devant la voiture de son mari décédé » compensent largement.
Infos : www.lafabriquedusellier.fr, Facebook, Instagram ou 0613471690.