Kadjar : le crossover de Renault brise ses chaînes

Succès mondial, mais déception européenne, le Renault Kadjar a du mal à régner sur ses terres. Pour contrer cette malédiction, le grand routier du Losange met les petits plats dans les grands.

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Placé entre le Captur et l’Espace, le Kadjar avait pour mission de marquer le monde des grands SUV familiaux du signe du Losange. Renault, malgré le succès du Qashqai de l’allié Nissan, a en effet tardé à prendre le train express des crossovers avant que celui-ci ne devienne incontrôlable. La réussite est en demi-teinte : certes, le Kadjar s’est écoulé à 450 000 exemplaires dans le monde depuis son lancement – des chiffres très satisfaisants –, mais le rayonnement en Europe n’est pas à la hauteur des attentes du constructeur. Il faut dire que la concurrence, portée par le Peugeot 3008, le VW Tiguan ou l’armada coréenne (Hyundai Tucson, Kia Sportage), ne permet aucune erreur. Renault avait sans doute pensé à tort qu’un Qashqai rebadgé ferait l’affaire.

Le Kadjar que l’on attendait

Le constructeur français a profité du dernier Mondial de Paris pour revoir une copie qui prend la route aujourd’hui. Les évolutions esthétiques sont pour le moins légères. La face avant évolue avec une calandre arborant désormais de belles lamelles chromées, des boucliers plus expressifs, une signature lumineuse davantage dans l’air du temps et des jantes redessinées. L’ensemble est bien plus cohérent et se hisse à la hauteur de la concurrence. Seuls, sans doute, les Peugeot 3008/5008 peuvent s’enorgueillir d’un style plus puissant.

À l’intérieur, les évolutions sont plus profondes. La planche de bord fait entièrement peau neuve et reprend les codes des dernières productions du Losange. Un vent de modernité souffle sur le Kadjkar qui semblait, jusqu’alors, être né déjà vieux. On regrette de fait l’absence d’un plus grand écran tactile, même si la dalle présente ici fait déjà bien son office. Ce dispositif permet la disparition de nombreux boutons de commande sans que l’ergonomie et l’intuitivité générale n’en souffrent. Signe des temps et de la bonne santé de Dacia, les molettes régulant la climatisation sont héritées du Duster. Leur petite touche de chrome rehausse une présentation cohérente et bien assemblée.

Le Kadjar n’atteint pas le même niveau qu’un VW Tiguan ou qu’un 3008, mais il n’a pas non plus les mêmes prétentions tarifaires. Le crossover du Losange se veut bien davantage grand public que ses rivaux. On note la possibilité de régler l’assise des sièges avant ainsi que la présence de deux prises USB à l’arrière. L’espace passager est toujours aussi accueillant, même si les cotes ne sont pas parmi les plus généreuses de la catégorie. Le grand toit vitré présent sur la finition Intens ajoute de précieux centimètres à la garde au toit et, surtout, inonde ce bel habitacle d’une sublime lumière. Le coffre, qui gagne en facilité d’utilisation, se situe parmi les bons élèves du segment avec ses 530 l.

La route est son royaume

Le plus grand reproche adressé au Kadjar en Europe fut le manque d’ambition de ses motorisations. Les critiques ont été entendues. Le vieillissant 1,2 l TCe essence, disponible en 130 et 165 ch, est remplacé par un 1,3 l nettement plus enthousiasmant. Ce 4-cylindres a été conçu en partenariat avec Mercedes et s’avance également en deux niveaux de puissance : 140 et 160 ch. Côté diesel, le 1,5 l dCi 115 ch a connu de nombreuses évolutions et a gagné 5 ch dans l’opération. Un tout nouveau bloc 1,7 l BluedCi de 150 ch, avec catalyseur de Nox, fait également son apparition. Certes, il manque encore un gros moteur qui viendrait chapeauter la gamme, mais la proposition gagne en cohérence.

Le bloc 140 ch TCe est en ce sens la bonne surprise de ce nouveau Kadjar. Sa souplesse, sa réactivité supérieure à bas régime et son allonge font rapidement oublier une première copie décevante. Ses consommations sont encore un peu élevées (8 l constatés), mais restent plus raisonnables, même s’il faut faire avec un malus de 690 €. Le comportement routier, point fort de l’édition originelle, est toujours aussi satisfaisant et gagne en onctuosité grâce à ces nouveaux moteurs. L’offre débute à 26 200 € (Life) et donne accès à la climatisation, au démarrage mains libres, au régulateur de vitesse et aux jantes 17 pouces. Comptez 2 000 € de plus pour le système multimédia complet avec écran tactile de
7 pouces et les jantes 18 pouces. La finition Intens et son sublime toit vitré débutent à 30 800 € avec projecteurs full LED, aide au parking à 360° et détecteur d’angle mort. Le haut de la gamme est à environ 35 000€.