mardi 10 décembre 2024
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Volvo XC 40 D3 : le diesel se défend

Le diesel n’est plus en odeur de sainteté. Longtemps mis en avant pour soutenir l’industrie automobile, il est aujourd’hui aussi vilipendé qu’il fut loué hier. Les constructeurs ont bien senti le vent tourner. Pourtant, loin des passions, certains d’entre eux continuent à lui laisser sa chance… à condition qu’il soit bien éduqué. C’est le cas du Volvo XC40 D3, une version d’entrée de gamme qui connaît les bonnes manières.

La mise au ban était dans l’air du temps depuis plusieurs années, la sanction tombe : le diesel a officiellement été désigné comme le bouc émissaire parfait sur lequel faire peser tout le poids de la culpabilité environnementale. Les foudres qui s’abattent sur le gazole sont, certes, en grande partie méritées, mais un tel retournement de veste laisse tout de même perplexe. Certains constructeurs, notamment venus d’Asie, n’ont pas cherché, en ces temps troublés, à faire dans la nuance et ont décidé d’arrêter la production de moteurs diesel. D’autres offrent encore à leurs clients la possibilité de choisir et font confiance à leur libre arbitre. C’est le cas de Volvo qui n’hésite pas à doter son excellent XC40 d’un moteur diesel d’entrée de gamme. Un geste fort tant le sigle XC est éternellement lié à l’histoire même de la firme suédoise.

Certes, auparavant, ces deux lettres évoquaient davantage des breaks infatigables que des véhicules hauts sur patte. Mais les temps changent et le public est aujourd’hui attiré par la carrosserie surélevée et les larges passages de roue.

Le XC40 a donc fait sa mue l’an passée en rejoignant le clan des SUV. Le nouveau venu a tourné sa banquette arrière dans le sens du vent. Preuve que Volvo reste libre de se fondre ou non dans l’air du temps. Avec sa calandre spécifique, ses protections diverses, du bas de caisse aux passages de roue, et ses teintes exclusives, le XC40 coche toutes les cases de la catégorie tout en n’oubliant pas de se donner des airs de baroudeur et de sportif, comme en témoignent les sorties d’échappement pour le moins musclées. En se fondant dans son époque, le XC40 ne renie pas son passé.

Porte d’entrée

Cette recette a parfaitement tenu ses promesses. Le XC40 a été élu « Voiture de l’année 2018 ». Or, pour gagner du terrain, le SUV s’est vite rendu compte qu’il ne pouvait pas uniquement miser sur ses excellents D4 et T5. La plupart des potentiels usagers de ce crossover compact sont des urbains qui n’ont que faire d’une transmission 4×4 ou de 200 ch de puissance. Les XC60 et XC90 sont là pour ceux qui veulent de gros 4×4 musclés. Il manquait donc un « petit bloc » en entrée de gamme pour faire descendre le ticket d’entrée. On passe ainsi de 50 000 € pour une version de milieu de gamme bien équipé à quelque 40 000 €. En effet, le D3 4×2 de base est lancé à 33 950 € et atteint 46 150 € en finition haute Inscription Luxe, avec son équipement princier. Or, dès le premier niveau, la dotation est étonnamment complète. Pour le reste, il faudra piocher dans la liste des options : on retrouve ce qui se fait de mieux en matière de sécurité active et passive avec notamment le freinage d’urgence intelligent (avec caméra de reconnaissance), l’aide au maintien en ligne, l’alerte collision ou encore la conduite semi-autonome avec gestion de l’accélération, du freinage et des dépassements.

La qualité scandinave

Le XC40 doit beaucoup à ses grands frères, les XC60 et du XC90, aussi bien au niveau de la qualité de la présentation générale qu’à celui de l’espace à vivre. Dérivé de la V40 comme le Captur et la Clio, on aurait pu craindre que le XC40 soit un peu chiche en habitabilité. Ce n’est pourtant pas le cas et le conducteur comme ses passagers seront parfaitement à leur aise à l’avant comme à l’arrière. Le niveau de finition, l’assemblage et le bagage technologique sont parfaitement en adéquation avec les ambitions premium de Volvo. Oubliées les vieilles consoles centrales flottantes, ainsi que les innombrables boutons. Un magnifique écran tactile (9’’ de série et jusqu’à 12’’ en option) regroupe toutes les fonctionnalités qui sont ainsi à portée de main. C’est simple et efficace.

Comme chez Tesla, l’écran se divise en plusieurs parties qui permettent d’accéder immédiatement aux menus les plus importants (radio, GPS, climatisation). La navigation dans les différents menus est intuitive et les passagers découvriront vite que tout se règle à partir de là.
Le tableau est d’autant plus flatteur que le choix du moteur lui-même relève du coup de génie. On aurait pu croire que ce « petit » D3 de 150 ch et 320 Nm serait un peu court pour tracter ce beau bébé de 1 600 kg et, surtout, qu’il grèverait le calme qui règne habituellement dans l’habitacle. À faible régime, le bloc ronronne, impassible, et offre souplesse et dynamisme. Plus haut dans les tours, la nervosité est encore là, mais c’est l’impression de grande douceur qui prédomine. Un savant mélange de vigueur et d’onctuosité, donc. La consommation, relevée à 7 l/100 km/h sans ménager le XC40, résume les bonnes intentions de ce D3 qui n’a qu’une seule ambition : redorer le blason du diesel. L’avenir nous dira si ce combat n’est pas déjà vain.

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