Kevin Petit : « Gérer une carrière de sportif, c’est comme gérer une entreprise »

Kevin Petit a grandi derrière un volant. Il a maintenant vingt-cinq ans et souhaite vivre de sa passion : le sport automobile. Celui qui vient de se classer 22e personnalité préférée des Alsaciens du Nord a été titré quatre fois en championnat de France dans différentes catégories. L’année dernière, il a décroché la Coupe des Nations avec l’équipe de France, une première pour l’Hexagone.

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Kevin Petit à la course de Vuillafans. / ©Nicolas Millet
Kevin, vous êtes issu d’une famille de pilotes…

J’ai baigné dans cette passion depuis tout petit. Mon père et mon frère étaient des pilotes bien avant moi. J’ai commencé tard. Je devais avoir seize ans quand je me suis installé pour la première fois dans un karting. J’ai commencé la compétition directement en course de côte en achetant seul ma première voiture. Pendant plusieurs années, j’ai roulé sous la structure familiale. Depuis, j’en ai rejoint une autre.

Vous avez décidé de mettre votre carrière de commercial entre parenthèses pour devenir pilote professionnel en course de côte. Comment vont se dérouler les prochains mois ?

C’est un choix qui exige beaucoup de travail et de régularité. La compétition reprendra en avril. En hiver, là où on pourrait croire qu’il y a moins de travail et que ce sont les vacances, c’est en vérité la période la plus complexe. Pour le moment, je suis en formation à Saint-Dié-des-Vosges pour devenir moniteur de pilotage, afin d’avoir plusieurs cordes à mon arc. Je vais aussi à la rencontre de mes partenaires.

Et ils sont très importants pour vous…

Piloter représente 5% de mon activité. Le reste du temps, c’est de la préparation et du travail auprès des partenaires. Quand on leur demande d’investir sur toi, il faut qu’ils aient un retour sur investissement. L’intention et l’implication permettent de sortir du lot et plaire aux professionnels. C’est un travail à temps plein. J’estime que gérer sa carrière de sportif, c’est comme gérer une société. Si je dois prendre le risque d’essayer de me professionnaliser, c’est maintenant et pas dans dix ans. Je ne sais pas où ça va me mener, mais en tout cas, j’ai faim !

Vous êtes originaire de l’Isère, quel est votre lien avec l’Alsace ?

80% de mes partenaires sont alsaciens. Certains sont dans les environs de Haguenau. On a la chance d’avoir trois épreuves à moins d’une heure autour de Strasbourg (Abreschviller, La Broque-Schirmeck, Turckheim-Trois-Epis). Ça me permet d’inviter des partenaires sur place pour leur faire découvrir ma discipline. J’axe au maximum ma prospection sur la région.

La Norma M20 FC de Kevin.