Kilstett – La savonnerie du Cèdre baigne dans le naturel

Suivant une démarche éthique complète, locale, bio, zéro déchet, la savonnerie du Cèdre voit bien plus loin que son laboratoire de production à Kilstett.

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Chacun son poste dans la savonnerie artisanale de Frédéric, Rémi et Sylvie. / ©SB

Tout a commencé dans une salle de bain à Niederbronn, alors que Frédéric Schwartz, le fondateur qui se dit « touche-à-tout », a mélangé quatre ingrédients et fabriqué « suffisamment de savon pour les 200 ans à venir. Ma fille, Pauline, a réussi à se passer de cortisone pour soigner son eczéma en utilisant mes savons, je me suis dit que ça pourrait servir à d’autres ». Direction les marchés, et la création en 2016 de la savonnerie du Cèdre, du nom « du bel arbre bleu qu’on avait au jardin ». En 2018, il déménage à Kilstett pour un local plus grand, et débauche sa sœur, Sylvie, commerciale. L’année dernière, son fils de 24 ans, Rémi, les a rejoints à la production.

Un séchage de six semaines

Dans le petit local, les odeurs fleurent bon le savon et le sol est glissant. D’un côté, les réserves d’huiles et de beurres, karité, coco, olive, amande douce, de l’autre les huiles essentielles. « Lorsque vous voyez “parfum” sur un emballage, c’est forcément de synthèse. Nous n’utilisons que des huiles essentielles, donc naturelles, et tout est bio », explique Frédéric en secouant un bidon de mélange maison “agrumes”. La suite du procédé, c’est la saponification à froid dans une grande cuve, afin de préserver les bienfaits des ingrédients, puis le moulage, le découpage, et le séchage qui dure six semaines.

D’où les dizaines de caisses de savons qui sèchent le long du mur : « On obtient une savonnette qui ne fond pas tout de suite », explique Sylvie. « Et tous nos savons sont à minimum 35% de beurre de karité, c’est le chouchou de notre fabrication, pour préserver le film hydrolipidique de la peau. Mais nous sommes allés jusqu’à 50% pour le dernier-né de la gamme, un savon visage que nos clientes réclamaient. » À cela s’ajoutent des shampoings solides, déodorants ou dentifrices.

De quoi satisfaire une clientèle en phase avec son époque : pas de rejets environnementaux ni de déchets plastiques – l’emballage consiste en une étiquette collée par l’ESAT de Schiltigheim – , peu de transport vers 200 points de vente locaux, et un label Nature et Progrès. Et pour convaincre les adeptes des additifs moussants, Frédéric garantit « des bulles fines comme de la chantilly ! »

www.savonnerieducedre.com