La Direction des solidarités au plus proche des démunis

Accompagner les victimes de violences, rompre l’isolement des seniors, ou apporter des aides financières pour se loger et se nourrir : les actions de la Direction des Solidarités sont diverses.

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« Depuis le début de la semaine, nous suivons deux situations de mise à l’abri de personnes en danger ». Julien Vergnault, directeur du Centre communal d’Action sociale de Haguenau, s’interrompt, puis reprend : « Et nous ne sommes que mardi… ». Les violences faites aux femmes ont doublé depuis le début de la crise du Covid-19 : +40 % pendant le premier confinement. « Haguenau n’échappe pas à cette moyenne nationale. Nous avons doublé nos visites à des femmes victimes de violences », explique Julien Vergnault. Ce sont ces situations difficiles que rencontrent les dix agents de la Direction des Solidarités de Haguenau. « Notre panel d’action est large : hébergement d’urgence, violences conjugales, addictions, précarité, logement. Mais notre accompagnement est particulier à chaque situation, c’est du sur-mesure », détaille le directeur.

« On n’attend pas pour monter des dossiers, on fonce »

Alors que la deuxième vague de l’épidémie se poursuit, le service de la ville de Haguenau lutte notamment contre l’isolement des personnes âgées ou fragilisées. Un « registre solidaire » a été mis en place pour téléphoner aux plus de 80 ans et prendre de leurs nouvelles. Avec un budget annuel de 750.000 euros, la Direction des Solidarités fait également de l’accompagnement au long cours: « Nous suivons par exemple les bénéficiaires du RSA pour un retour à l’emploi ou à la vie sociale. Parfois, les gens sont vraiment cassés… », témoigne Julien Vergnault.

Sur le terrain, les travailleurs sociaux travaillent de manière coordonnée avec la Croix Rouge, le Centre Hospitalier ou le Conseil Départemental. « Pendant la crise, le service a su s’adapter à toutes les situations et être très réactif », estime Mireille Illat, adjointe aux Solidarités actives. Une réactivité d’autant plus utile que ces derniers mois, la Direction des Solidarités a vu arriver un nouveau public dans ses locaux. L’élue énumère: « Les jeunes actifs, les intérimaires, les autoentrepreneurs qui ne bénéficient pas forcément des aides de l’État ». Sans compter les détresses psychologiques : « Entre le premier et le deuxième confinement, on remarque une vraie baisse du moral, un désespoir qui accentue les problèmes d’addictions, de l’humeur et de l’anxiété », détaille encore Julien Vergnault. « On n’attend pas pour monter des dossiers, on fonce », lance le directeur. « La réussite met parfois du temps à arriver, mais on enclenche, on bouscule les codes, on bouscule les gens ». Au nom de la solidarité.