Années 2020, Rachel est enceinte et journaliste à Londres. Attablée dans un bar de Soho, une rencontre et l’évocation du Dr Byrne la ramène sur les rives d’un autre temps.
2010, Rachel vit à Cork, petite ville irlandaise. Elle est l’aînée d’une famille de classe moyenne touchée par la crise. Aussi, pour financer ses études à l’université, elle travaille dans une librairie. C’est là qu’elle rencontre James qui va révolutionner son monde et former avec elle un duo amical fusionnel. Très vite, ils s’installent dans cette maison vétuste et mal chauffée à Shandon, qui sera le théâtre de leurs années de jeunesse et des évènements qui vont ponctuer cette période. Le plus important certainement restera la rencontre avec le Dr Byrne, ce professeur de littérature anglaise si attirant aux yeux de Rachel. De la soirée de lancement et dédicaces organisée à la librairie autour du nouvel ouvrage de l’universitaire dans le seul but que Rachel arrive à ses fins, ne subsistera qu’un tas de livres invendus et un secret. Dans ces années que James et Rachel vont partager côte à côte, dans ces relations qu’ils vont tisser, dans les amours passionnés qu’ils vont vivre, subsistera le souvenir de cette soirée. À eux deux ils vont expérimenter main dans la main les possibles de leur âge, dans tout ce qui fonde, mais aussi et surtout dans tout ce qui résiste, et échappe. Rachel et James qui vont devoir apprendre à grandir, quitte à laisser s’évanouir certains rêves dans les arrière-salles des pubs enfumés.
Un livre qui happe, Une véritable ode à l’amitié
Dans une Irlande des années 2000, aux rites et à la culture corsetés où les femmes pour avorter doivent se rendre en Angleterre, l’autrice brosse à merveille le portrait d’une génération, d’un pays et d’une époque. Il y a du style ici, un ton vif, un sens du détail et un humour très présent. De ces liens qui unissent à vie, Caroline O’Donoghue a fait un roman, très certainement pour en dire l’importance quand tout par ailleurs fout le camp. Il y a là une autrice à suivre, une affaire qui mérite que l’on s’y intéresse pour ce qu’elle met en lumière et questionne, dans ce qu’elle dénonce aussi et surtout.