Le bon docteur Staub, Caroline et Carola

Être amoureux, c’est bien, le prouver, c’est mieux !

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Au quotidien, il y en a plein, des preuves d’amour, qui passent trop souvent inaperçues. Par exemple et au hasard : on a fait sien depuis des lustres l’entourage amical de chéri(e). On tâche la plupart du temps d’être aimable avec sa mère. Dans un autre registre, on se retient parfois de terminer la boîte de chocolats fins ou la bouteille de Château Neuf du Pape en mode compulsif. Juste pour que sa moitié ait au moins une chance d’y avoir goûté. Authentique sacrifice sur l’étincelant autel de l’Amour, ou je n’y connais rien. Ceux à qui cela ne suffit pas achètent soixante-dix-sept bouquets de roses rouges pour accompagner une demande en mariage ou traversent à pied la moitié de la planète pour rejoindre la leur, de moitié. Respect.

Mais… le nec plus ultra ?

Bravo, bien sûr, à qui écrit des poèmes, des romans, des chansons, à la gloire de l’être adoré. Mais baptiser un truc qu’on a découvert ou inventé du nom de l’élu(e) plutôt que du sien, n’est-ce pas le fin du fin ? Ainsi, en 1888 à Ribeauvillé, un certain docteur Staub retrouva après de longues recherches une légendaire source bienfaisante, malheureusement perdue depuis longtemps. Le monsieur était manifestement très épris de sa Caroline (une femme sans doute pétillante et pas cruche pour deux sous). Dans un bel élan romantique, il baptisa donc illico la source du nom de… Carola.

Laissons les vieux grognons ricaner que, comme son patronyme signifiait terre sèche, il a surtout été poussé par la peur du ridicule. Ou que son épouse aurait éventuellement préféré, en gage d’amour… une rivière de diamants.

Sylvie de M