Le Darknet : la vie des profondeurs d’internet

Sur internet, nous avons accès à d’immenses quantités d’informations et de sites web. Seulement, il existe d’autres endroits accessibles depuis nos ordinateurs. Des endroits plus vastes, plus mystérieux. Le Darknet (ou deep web) désigne toutes ces localités invisibles aux simples utilisateurs.

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Lorsque vous naviguez sur l’internet traditionnel, vous n’avez réellement accès qu’à une infime partie du web. Yahoo et Google par exemple sont des sites web cryptés gérés par des firmes internationales et dont les actions doivent être claires et vérifiables. 

Pour le Darknet, les règles sont différentes. La valeur centrale du réseau est l’anonymat. On dénombre 500 fois plus de sites web non cryptés sur le Darknet que sur des moteurs de recherche classiques comme Google.

Pour s’y rendre, les utilisateurs du Darknet passent par des moteurs de recherche spécifiques. Une fois connecté, leur adresse IP (la carte d’identité d’un ordinateur) n’est plus visible pour personne, ils deviennent invisibles. Chaque serveur peut servir de passerelle de connexion vers son serveur voisin qui vous renvoie au sien et ainsi de suite. On pourrait comparer ce système à une toile d’araignée d’informations ou chaque niveau s’enfonce dans les profondeurs d’un système codé, entièrement anonyme.

Les adresses IP n’étant pas partagées publiquement, la traçabilité y est impossible et toute dénomination de personnes ou de groupes y est proscrite. Les utilisateurs ne risquent pas de s’exposer à une surveillance de la part du gouvernement ou des entreprises. La porte ouverte à la liberté, mais aussi à l’illégalité.

Moins de sécurité pour plus de liberté ?

Drogues, armes, numéro de carte de crédit… on trouve à peu près tout sur le darknet.

Pour beaucoup, il est le marché noir de l’internet, sans éthique ni morale. Il faut dire qu’on peut même y trouver des sites dédiés au cannibalisme, avec des recettes de cuisine à base de chair humaine, ou encore des plateformes pour engager des tueurs à gage « si besoin ». Début octobre 2013, Silk Road (« la route de la soie »), présenté comme “l’eBay de la drogue”, a été fermé par le FBI, et son fondateur supposé, Ross William Ulbricht, arrêté. L’affaire, massivement relayée est une première. Jamais un tel retentissement n’avait été entendu à propos du deep web dans les médias. Il faut dire qu’à ce moment-là, le support n’était connu que de quelques avertis.

En dehors de son utilisation à des fins criminelles, les défenseurs de la vie privée considèrent le Darknet comme un bon outil pour les internautes désireux de se protéger contre l’enregistrement systématique de données personnelles sur internet et pour ceux qui l’utilisent dans des pays où la liberté d’expression est menacée. Alors, le darknet est-il au service de la liberté d’expression, de la lutte contre la surveillance et la censure des puissants ? Un contre-pouvoir extrêmement efficace parasité par l’utilisation immorale d’une grande majorité d’utilisateurs ?