Le plat du jour – Au Bœuf à Sessenheim

Une table étoilée propose un Stammtisch, une formule plat du jour version chic : by Yannick !

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Yannick Germain, le chef du Bœuf avec Annette et Bernard Kuentz. ©EG

C’est devenu monnaie courante chez les chefs étoilés : proposer des formules déjeuner à prix modéré. Mais Yannick Germain est allé plus loin avec une salle dédiée et une table unique fabriquée à partir d’un demi-tronc de chêne massif. Elle peut accueillir 14 personnes. Petite confidence, la salle peut être privatisée pour de bonnes et franches tablées. L’endroit est un bon plan pour les jeudis, vendredis et même samedis midi. La réservation via internet fonctionne.

Belle table d’exception avec une formule incroyable à 26€: un amuse-bouche qui fait largement office d’entrée, un œuf coque façon mimosa avec saumon fumé, pomme fruit et céleri. Ceci précéda la joue de porc ibérique copieusement servie avec des spaghettis maison. Comme dessert, une tarte tatin revue par le chef ! Vous en avez pour votre argent, en qualité et en quantité avec un service attentionné assuré par un jeune homme qui a quitté la mécanique pour le service, avec déjà le bagout nécessaire pour s’entretenir avec les clients.

Le plat du jour, la joue de porc ibérique servie avec des spaghettis. . ©dr

C’est comme un restaurant à plat du jour, mais avec le style et l’élégance du grand restaurant. Question vin, nous nous sommes fait plaisir avec un Saint Joseph et un Côte de Beaune, aux prix un peu costauds, nous aurions pu ou dû regarder de plus près ou nous abstenir. Bref, l’année commence sous les meilleurs auspices, loin des intentions « dry », nous étions heureux by Yannick !

Le chef représente la quatrième génération dans cette auberge villageoise qu’il a hissée au niveau de l’étoile Michelin depuis 2015. Il a totalement transformé les lieux, ajoutant des chambres de grand confort et créant son espace Stammtisch tout en préservant le caractère authentique de la belle maison à colombages. Très impliqué localement, Yannick a confié les travaux à des talents locaux tels Denis Spielmann, le métallier d’Obermodern et Yannick Imbéry, décorateur d’intérieur à Soufflenheim.

Pour la petite histoire

C’est en 1771 qu’une idylle est née entre Johann Wolfgang Von Goethe, alors jeune étudiant à Strasbourg et Frédérique Brion, la fille du pasteur de Sessenheim. Elle ne durera pas : « Frédérique m’avait aimé beaucoup mieux que je ne le méritais », avouait l’auteur.
Sessenheim cultive encore l’amourette, un musée y est consacré dans le restaurant, mais il est envisagé de le déménager dans un bâtiment plus approprié.