L’éducation sur youtube

Le nombre de chaînes de vidéos de vulgarisation sur YouTube explose. Un phénomène culturel lancé par des anonymes porteurs de nouvelles formes d’apprentissage... des sciences à l’histoire, de la statistique à la politique, ces chaînes manient avec brio la vulgarisation et nous poussent à apprendre loin de l’école.

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D’où vient le vent ? Pourquoi traduit-on le nom des villes ? Comment construire un argumentaire ? Pourquoi perd-on au casino ? Qu’est-ce qu’un trou noir ? Quel est le « prix » de la nature ? Pourquoi les statues grecques ont-elles des petits pénis ? Existe-t-il un point de départ à toutes les routes ?

Les vidéos de vulgarisation allient généralement rigueur et humour pour expliquer des thèmes plus ou moins complexes dans diverses disciplines. Entre Léo Grasset (biologie), François Theurel (cinéma), Benjamin Brillaut (histoire), Romain Boussot (lettres) ou Bruce Benraman (physique), le YouTube francophone jouit d’une vaste constellation de vidéastes scientifiques et culturels.

UN SUCCÈS ACCESSIBLE A TOUS

Il y a environ 5 ans, un gros mouvement de création de chaînes de vulgarisation a permis à toute une génération de vidéastes de se faire connaître malgré des parcours très variés et parfois bien éloignés de la pédagogie. Comme le souligne le Strasbourgeois Romain Filstroff de la chaîne Linguisticae (chaîne linguistique), les créateurs sont « tout d’abord souvent issus du public ». De cette manière, alors qu’ils peuvent accumuler jusqu’à 3 000 000 de fans, certains vidéastes proposent des contenus riches sans avoir de bagage universitaire, tandis que d’autres, à l’inverse, se situent davantage dans l’enseignement proprement dit que dans la médiation grand public. Il existe en fait autant de recettes que de vulgarisateurs.

UN SECTEUR EN ÉVOLUTION

Si au début, être vidéaste vulgarisateur impliquait de tout réaliser soi-même, les milieux universitaires et scientifiques s’investissent désormais beaucoup plus : « Le côté chacun-dans-sa-chambre a progressivement disparu pour laisser place à des reportages ou à des vidéos beaucoup mieux produites », souligne Romain Filstroff.

Les entreprises ou les musées, bien conscients du succès remporté par ces chaînes de vulgarisation, font désormais appel aux vidéastes pour réaliser du contenu et il n’est pas rare non plus qu’ils bénéficient de subventions culturelles du CNC (Centre National du Cinéma) pour les produire. Aujourd’hui, l’apprentissage s’impose sur la plateforme au même titre que le gaming et la musique : une tendance qui n’est pas prêt de ralentir.