Les Bibliothèques Idéales, comprendre le monde par le roman

Le festival qui existe depuis une quinzaine d’années est maintenant organisé par l’association Relatio. Entre le 18 et le 22 janvier, une trentaine d’évènements sont organisés autour des livres. On en parle avec l’homme fort des BI, François Wolfermann.

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François Wolfermann. / ©Eric Genetet
Pendant 30 ans à la Librairie Kléber de Strasbourg, vous avez programmé des rencontres avec des écrivains dont tout le monde parle en France, tout en créant les Bibliothèques Idéales. Vous venez de quitter la librairie pour vous consacrer à la nouvelle structure de ce festival, mais c’est l’histoire qui continue !

J’ai toujours pensé qu’il fallait se servir de tous les supports artistiques pour faire exister le livre. Lorsqu’un auteur partage la scène avec des musiciens et des artistes autour de son texte, il existe autrement. Mais surtout, il faut dire que ce n’est pas facile de lire, que c’est un effort, mais au bout de quelques minutes, il se passe un truc, quand on est dedans, c’est génial.

Comment avez-vous imaginé la programmation de cette nouvelle édition ?

Nous commencerons par une ouverture exceptionnelle au Palais des congrès (il y aura de la place pour tout le monde, pas la peine de réserver) pour une lecture littéraire avec Ben Mazué et Grand Corps Malade, deux artistes, deux hommes, deux pères, il sera question d’éducation, d’écriture, de complicité artistique. À partir de jeudi, nous serons installés à la Cité de la musique et de la danse place de l’Étoile, avec Christiane Taubira, Boris Cyrulnik, Brigitte Giraud, Hugo Clément, Adèle Van Reeth, Raphaël Enthoven, Léonora Miano ou Éric-Emmanuel Schmitt, entrée libre et gratuite, la ville nous soutient à fond là-dessus.

La grande question des BI reste la même : est-ce que la littérature précède le réel ?

Depuis toujours, je veux montrer que, même si un auteur écrit un roman d’amour, même fleur bleue, il y a toujours quelque chose derrière, la littérature annonce souvent ce qu’il va se passer dans la vie. En France, pendant longtemps, on a craint d’entrer en librairie, parce que souvent ce sont des temples, et la littérature est tellement sacrée. C’est pour ça que nous convoquons tous les arts autour des livres, c’est très ouvert, mais c’est lié avec ce que devient notre époque. La littérature est dans le sillon de l’actualité, on peut comprendre sa propre histoire, sa construction et le monde par la lecture des romans.


 

L’info en plus

Relatio, le nom de l’association qui porte le festival Les Bibliothèques Idéales est celui du premier journal imprimé en Europe. Né à Strasbourg, il donnait des nouvelles de la ville dans toute l’Europe. Un exemplaire existe encore à la bibliothèque de Heidelberg.