Les Bilde, une affaire de famille

Il y a près de quarante ans, Jacques Bilde fondait l’entreprise Centrale internationale de distribution (CID) et le magasin Hyper Affaires, une immense solderie comme il était commun d’en voir dans les années 80. Située à Strasbourg dans le quartier de Cronenbourg, elle est devenue un Vima avant la fin du millénaire, et un Centrakor en 2017. Depuis, Rudy Bilde, le fils de Jacques, a repris le flambeau. La marque continue de prendre de l’importance et les projets ne manquent pas. Une histoire de famille que Rudy a accepté de nous raconter.

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Jacques et Rudy Bilde. / ©Elodie Winter

Tout commence avec Jacques Bilde, parti de rien, ou presque : « Mon père a été élevé à l’ancienne, à la dure », raconte son fils, Rudy. « Il a travaillé très tôt dans l’entreprise de bâtiment de mon grand-père, en étant sur les chantiers dès 6h du matin ».

À cette époque, beaucoup d’entreprises fermaient leurs portes, laissant derrière elles des stocks importants : « Ça intéressait beaucoup mon père qui y voyait du potentiel. Il a commencé à en accumuler et à organiser des ventes privées. Il s’est vite pris au jeu du commerce », poursuit Rudy. En 1984, presque par hasard, une opportunité immobilière s’est présentée à lui : « Il a repéré un bâtiment, une ancienne usine de margarine, située à Strasbourg dans le quartier de Cronenbourg. Il s’en est emparé et a décidé d’y organiser de grands déstockages, en créant une solderie ». Hyper Affaires était né : « C’était un des premiers discounters de la maison. Le concept s’est exporté dans tout le pays. Plus d’une cinquantaine de points de vente ont vu le jour ». Né en 1988, c’est pendant ces longues décennies que Rudy a aiguisé son sens du commerce: « J’ai passé beaucoup de temps dans le magasin, avec mon frère qui me roulait dans les tapis. J’ai un profond respect pour les valeurs familiales, je me voyais mal faire autre chose de ma vie ». Si Rudy est maintenant devenu le directeur général de CID, son frère, lui, gère la branche des achats depuis la Chine. La tradition familiale se perpétue.

Centrakor est spécialisé dans la vente à petits prix de décoration, d’art de la table et dans les équipements de la maison. / ©dr

Vive ma maison !

En 1999, Hyper Affaires a laissé la place à Vima, pour Vive ma maison : « À l’époque, il y en avait un toutes les vingt minutes, de la frontière luxembourgeoise à la frontière suisse ». Formé au commerce, Rudy Bilde a accumulé de l’expérience de poste en poste au sein de l’entreprise familiale: « J’ai travaillé de 2006 à 2016 en Chine, dans notre bureau d’achats. J’ai pu m’ouvrir au monde ».

C’est à son retour en France, en tant que directeur opérationnel, que le rapprochement avec le groupement de magasins discount Centrakor s’est effectué: « En tant que groupe indépendant alsacien et par les temps qui courent, j’ai tenu à ce que nous nous adossions à eux pour pérenniser notre avenir. Vima est devenu Centrakor, avec son nom, son concept et sa vision », détaille Rudy. « Avec mon père, nous avons toujours rêvé de pouvoir faire de la publicité à la télévision. Avec Vima, c’était impossible. Avec Centrakor, ça l’est devenu ».

La Centrale internationale de distribution (CID) est à la tête de onze magasins en Alsace, dont deux dans le nord de la région à Wissembourg et Haguenau. Ils ont tous des zones de chalandise intéressantes et l’entreprise voit plus loin : « Nous avons repéré trois villes où nous pourrions encore nous développer, ce sont des projets », confie le directeur général. Près de 200 salariés travaillent dans les onze boutiques du groupement :
« Nous sommes très fiers d’avoir parmi eux des médailles d’or du travail. En tant qu’entreprise familiale, nous sommes proches de nos salariés. L’humain est notre priorité ».

Noël, un temps alsacien

Pour les fêtes de fin d’année, Centrakor est un temple. Décorations de Noël, sapins, divers ustensiles… rien ne manque: « Le Centrakor strasbourgeois est une institution en France. C’est celui qui fonctionne le mieux en cette période ». Cette année, l’entreprise CID a innové. Sur une idée d’Anne-Sophie Barboza, chargée de communication, l’enseigne s’est associée aux éditions du Bastberg. Ensemble, ils ont édité un livre de recettes de bredeles traditionnels d’Alsace, réalisables à l’aide de produits disponibles en magasins.

Une nouvelle enseigne

En plus des Centrakor, la CID s’est diversifiée en ouvrant deux magasins Fabrique de styles. Le premier à La Vigie de Geispolsheim le 6 septembre. Le second vient d’accueillir ses premiers clients à Vendenheim:
« Cette marque, qui est assez jeune, a une vision de la décoration et de demain qui me plaisait beaucoup ». Fabrique de styles regroupe 110 marques européennes de décoration haut de gamme : « 30 % des produits sont fabriqués en France. C’est une autre dimension, une autre idée de la maison ». Trente magasins ont ouvert en France : « Là aussi, celui de La Vigie est un de ceux qui fonctionnent le mieux en France. L’Alsace a très bien accueilli ce concept », se félicite et conclut Rudy.

Pour le 40e anniversaire de la Centrale internationale de distribution, la famille Bilde compte bien donner un « coup de lifting » au siège historique de Cronenbourg. Affaire à suivre !

L’équipe de Fabrique de styles, à La Vigie. / ©dr

L’info en plus

La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), en partenariat avec la Communauté d’Agglomération de Haguenau (CAH), a décerné un trophée label qualité accueil au magasin Centrakor de Haguenau. Un trophée que d’autres magasins du groupement recevront courant novembre.