mercredi 9 octobre 2024
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Les encres de tatouage font débat

Depuis le 4 janvier, une réglementation européenne bannit l’utilisation de vingt-cinq pigments et limite l’emploi de quatre mille substances à des seuils extrêmement bas. Certains seraient considérés comme toxiques ou cancérigènes. Une mesure jugée disproportionnée par les artistes tatoueurs et leur syndicat, le SNAT.

A l’annonce de ces mesures, une pétition a été lancée auprès du Parlement européen par l’artiste tatoueur autrichien, Erich Mähnert. Elle a déjà récolté plus de 175 000 signatures. Les encres sont encadrées par le règlement européen REACH, de la même manière que les produits cosmétiques, de nettoyage ou encore les aliments. Selon l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), certaines encres contiennent des « substances chimiques qui provoquent des cancers ou des mutations génétiques, toxiques pour la reproduction ainsi que des sensibilisants et irritants cutanés ».

Elle affirme que certains pigments pourraient muter de la peau vers différents organes. Cette nouvelle législation a été actée en décembre 2020. L’année écoulée avait pour objectif de permettre aux professionnels de s’adapter. « Tout le monde a commencé à s’inquiéter en fin d’année, mais ça nous pendait au nez depuis longtemps », lance Alex, gérant du salon 6.6.7 Les Voisins du diable à Haguenau.

La grogne des tatoueurs

Au-delà de cette interdiction, les tatoueurs font face à beaucoup de zones d’ombre. « En seulement six mois, une nouvelle gamme d’encres est sortie. Les retours sur ces produits étant encore trop récents, nous devons attendre pour avoir un réel avis », tempère Alex. Avec ces interdictions, les tatoueurs ont dû s’adapter et remplacer leurs encres.

« Les produits ne sont en réassort chez nos fournisseurs que depuis une quinzaine de jours. Les prix ont fait un énorme bond. Par exemple, un petit pot d’encre coûtait entre 15 et 20 €. Maintenant, il peut monter jusqu’à 40 € », détaille le tatoueur haguenovien. Pour lui, le principal est de rassurer la clientèle : « Nous pouvons comprendre et entendre l’inquiétude de la clientèle à ce sujet et il est du devoir de tout bon prestataire de la rassurer et d’être transparent sur ces nouveaux changements. »

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