Les punaises de lit nous envahissent

Faut-il prendre au sérieux la résurgence de ces insectes suceurs de sang humain qui commencent à inquiéter les citoyens, partout en France, au point que cet été, des député·es de La France insoumise ont lancé une campagne sous forme d’alerte avec le #StopPunaisesDeLit. Des vidéos ont vu le jour sur les réseaux sociaux, elles s’attaquent à la prolifération de ces parasites qui se nourrissent la nuit de sang humain. Un enfer pour des centaines de milliers de familles.

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Des associations, comme le Droit au Logement, demandent un plan de prévention contre la diffusion de ces parasites nocturnes et photophobes. Selon le DAL, 400.000 sites sont infestés aujourd’hui en France, contre 200.000 en 2017. En 2015 déjà, un groupe de travail, coordonné par le CNEV (Centre National d’Expertise sur les Vecteurs), a été mis en place en France pour réaliser une expertise sur les punaises de lit.

Sur le plan réglementaire, même si elles sont considérées comme une nuisance, elles ne sont pas reconnues comme un problème de santé publique et ne relèvent pas des compétences de l’État. C’est aux occupants des logements ou éventuellement aux propriétaires envahis de prendre en charge une désinsectisation lourde et contraignante. Des recommandations spécifiques en termes de bonnes pratiques, d’enseignements, de formations, de recherches, ont été diffusées à l’attention des professionnels de l’hôtellerie, des gestionnaires d’habitat collectif (syndics, offices HLM, EHPAD…) et des professionnels de santé, du transport en commun (train, avion) des voyageurs et du grand public, car cette expansion est due à deux types de déplacement de l’insecte : actif et passif.

Localement, les punaises se déplacent à la recherche de repas sanguin. Le dégagement de gaz carbonique, la chaleur et certaines odeurs les attirent, mais nous pouvons aussi les transporter lors d’un voyage, d’un déménagement, de changement de meubles, d’achats de livres ou d’objets anciens. Un niveau social élevé n’est pas un gage de non-contamination. Les sociétés de désinsectisation ont travaillé sur des sites contaminés allant du plus chic au plus délabré. Cela dit, une parfaite hygiène quotidienne du lieu et une volonté de lutter instantanément et activement contre ces insectes de malheur sont des facteurs essentiels pour réduire ou stopper la contamination et l’expansion de la nuisance à d’autres sites.

Les punaises de lit à la maison, un enfer assuré 

Pour les êtres humains, les inconvénients sont nombreux : démangeaisons liées aux piqûres, insomnies, angoisses, anémie des personnes âgées, risque d’infection… En cas d’infestation massive, on peut redouter une anémie du fait de la spoliation sanguine. La démangeaison s’exprime généralement au matin avec une légère amélioration le soir.

Le diagnostic clinique est rarement simple et pour compliquer le tout, il n’existe pas de test biologique commercialisé pouvant confirmer le diagnostic. Sur la peau, les lésions se présentent parfois en ligne de quatre à cinq piqûres, majoritairement localisées sur les jambes. Si vous trouvez des petites taches de sang dans votre lit, il est temps de vous inquiéter.

Face aux punaises de lit, le corps humain réagit de diverses manières; certains sont touchés par des réactions allergiques à la salive des punaises inoculée lors des piqûres indolores. Ces vilaines bestioles piquent leur hôte généralement après minuit, lors du sommeil le plus profond, et peuvent résister sans rien avaler pendant plus d’une année, bien planquées, là où il est impossible de les trouver. Après son repas sanguin, la punaise retourne dans ses lieux de repos : ourlet du pyjama, bagage, linge au pied du lit, cadre d’un tableau, commode… Chaque nouvelle cachette, lieu de ponte et de copulation, devient un nouveau secteur d’infestation.

Une lutte à organiser à la maison

Pour lutter contre cette infestation, il faut organiser le combat, avec une recherche minutieuse et systématique de tous les sites de repos ou de propagation, pour débusquer les punaises adultes ou jeunes, mais aussi les œufs, les déjections et les traces de sang au moyen d’une lampe de poche et d’une loupe. Contemporaines des dinosaures, ces nymphes translucides qui étaient déjà sur Terre il y a environ 100 millions d’années ne se déplacent pas suffisamment rapidement pour échapper à la vue d’un observateur attentif.

On peut également avoir recours à des pièges attractifs chauffants (l’animal est attiré par la chaleur). Il convient également de traiter chaque élément des chambres, de les aspirer par exemple avec l’embout fin d’un aspirateur, de congeler certains vêtements à -20°C pendant 72 heures ou de les laver à 60°C, de les passer au sèche-linge et sous le fer à repasser.

Le chauffage du mobilier pour tout objet pouvant résister à une température égale ou supérieure à 60°C est recommandé, comme le nettoyage vapeur jusqu’à 180°C, il détruit toutes les punaises au niveau des recoins ou des tissus d’ameublement. Il existe aussi le nettoyage à la brosse à sec ou avec un nettoyant de surface.

Des interventions qui coûtent cher

Bref, si vous êtes envahis, c’est une grosse galère. Parfois il est impératif de faire appel à un spécialiste qui livrera une lutte chimique pendant que vous quitterez votre lieu de résidence quelques jours. Les interventions de désinsectisation par des entreprises privées coûtent entre 400 et 1000 euros, alors qu’aucune lutte ne peut garantir l’élimination totale des punaises, qu’aucune méthode ne peut affirmer que le travail a été efficace à 100% en quelques jours.

Les punaises de lit se révèlent malheureusement de plus en plus résistantes aux produits. 

Infos : www.antipunaises.fr/les-punaises-de-lit