Il n’a pas toujours été dans la moutarde. À la base, il était boulanger : « J’ai travaillé à Schweighouse-sur-Moder et Gundershoffen. Mais j’ai arrêté tôt et j’ai commencé à travailler dans le contrôle automobile chez Johnson, où je suis resté dix-neuf ans », se souvient Bernard Gass.
Plus tard, à 40 ans passés, l’envie de retourner dans l’agroalimentaire se faisait de plus en plus vive : « Je suis arrivé chez Alélor en septembre 2007. Je m’occupais d’abord du raifort, puis j’ai enchaîné avec la moutarde. Tout s’est fait naturellement ». Ainsi, il a dû apprendre un nouveau métier sur le tas : « Le premier jour, un collègue m’a tout expliqué. Je me rappelle même avoir pleuré. C’est la force de la moutarde », confie-t-il.
À son arrivée dans l’entreprise, il n’existait qu’une dizaine de recettes de moutardes différentes : « Aujourd’hui, il en existe plus d’une cinquantaine. J’ai participé à l’élaboration d’un grand nombre d’entre elles. Le métier a beaucoup évolué, mais la recette de base n’a pas changé ».
Un savoir-faire à perpétuer
Pour un moutardier, la qualité doit être constante : « La moutarde doit être fine, onctueuse et avoir du goût ». Chaque jour, 4 à 6 tonnes sont produites. Le 30 juin, après seize ans chez Alélor, Bernard partira à la retraite : « Avant de quitter mon poste, j’ai dû former un nouveau moutardier. Ils sont trois dans l’entreprise ».
Malgré ses congés de préretraite, le moutardier de cœur sera présent aux portes ouvertes le week-end prochain.
L’info en plus
Pour fêter ses 150 ans, l’entreprise Alélor, basée à Mietesheim, ouvrira ses portes au public les 17 et 18 juin.
Ainsi, il sera possible de découvrir les coulisses de fabrication et goûter les produits incontournables de la marque alsacienne.
