MV Agusta Superveloce, le cadeau d’adieu

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Adrian Morton a tout connu chez MV Agusta. Sa loyauté envers le blason italien a été sans faille tout au long des seize années que le créateur a passé à dessiner les motos de la marque transalpine. Les changements de propriétaires successifs n’ont altéré ni sa passion ni son audace. Au cours de sa carrière, MV Agusta a connu trois reventes : la prise de pouvoir furtive d’Harley Davidson, le retour sous le giron de la famille Castiglioni et, il y a deux ans, le rachat par la famille Sardarov qui a mis le fleuron de Varèse sous pavillon russe. La reprise a coïncidé avec la sortie de deux modèles, dont cette sublime Superveloce 800, dernière œuvre en apothéose du maître aujourd’hui remplacé par Giorgio Mazzotti.

Bombe à particules

La Superveloce 800 est l’évolution en modèle de série du concept apparu au Salon de Milan en 2018. Celle-ci avait alors été élue plus belle moto de l’édition, devant la Ducati Panigale V4 R, la BMW S 1000 RR ou l’Aprilia RSV4 1100 Factory. Excusez du peu. Il faut dire que l’équilibre trouvé par Morton entre la modernité et la nostalgie subjugue, à l’image de ce phare avant digne du cyclope de l’Illiade. Ce titre n’est pas volé. La base est celle d’une F3 800. On remarque le triple échappement caractéristique de la sportive. Le 3-cylindres développe 148 chevaux disponibles à 13 000 tours/minutes pour un couple maximal de 88 Nm à 10 600 tr/min. La Superveloce envoie du G ! Le châssis aux petits oignons et la fourche inversée Marzocchi de 43 mm ouverte à 24,5° mm, domptent sans le brider le caractère sulfureux de la belle. Bonne nouvelle, la Superveloce 800 est moins radicale que la F3 : la position de conduite est plus accueillante et, à bas régime, l’élan est plus doux ; à haut régime, la poussée est plus précise. La Superveloce ne se montre pas hautaine avec les pilotes les moins expérimentés. L’Italienne ne brade toutefois pas ses bonnes dispositions. Le ticket d’entrée est à 20 300 €. Le prix d’une moto qui restera certainement dans l’histoire.