Nicolas Heidet, autonome

Journaliste spécialisé dans l’automobile, Nicolas Heidet passe son temps dans les voitures. Joli métier pour ce Strasbourgeois qui a commencé dans la communication, mais qui n’est pas là par hasard. Auteur du livre « Jaguar, le mythe anglais », il a collaboré à Turbo sur M6, puis pour Auto Moto sur TF1. Il est actuellement rédacteur en chef de l’émission V6 sur AutoMoto La Chaîne (ex AB moteur) et journaliste-essayeur pour Direct Auto sur la C8. Entre deux volants, il a accordé rapido un entretien à Maxi Flash.

0
3511

Pourquoi aimez-vous les automobiles ?

Parce que, quand j’avais 14/15 ans, mon père a acheté une Porsche 928 S. C’est là que j’ai découvert que ça pouvait aller très très vite et il allait très très vite, il n’y avait pas de radar, c’était cool même si, pas de chance, je n’avais pas l’âge pour « la rouler ». À époque, je connaissais la notice par cœur, je l’ai très souvent nettoyée, comme dans les films. Il n’y a pas longtemps, j’étais chez Porsche et quand j’ai essayé une 928 j’ai eu limite la larme à l’œil. 

Logique de devenir journaliste auto alors. 

Je n’étais pas destiné au journalisme, je voulais faire de la pub, mais j’ai eu l’occasion de rencontrer Gérard Hess du Groupe Hess et d’aller bosser chez lui, j’ai été son assistant pendant un an, j’avais 20 ans. Je touchais à tout. J’ai passé le permis pendant cette année j’ai fait 70 000 kilomètres, j’allais voir des clients un peu partout et mine de rien j’ai essayé toutes les caisses. Et puis, j’ai fait plein d’autres trucs, j’ai été graphiste et j’ai bossé avec Gilles Auberger dans son agence à Strasbourg. En fait, il y a deux mecs qui m’ont expliqué un peu la vie, Gilles et Gérard Hess. Ensuite j’ai commencé à faire des piges auto pour les journaux et l’automobile Club d’Alsace. Et cela fait 18 ans que je fais ce métier.

Et vous travaillez sur AutoMoto La Chaîne ! 

Oui, j’ai bossé pour Turbo sur M6, puis pour Auto Moto sur TF1 et depuis 12 ans pour l’émission V6, et maintenant V6 custom, c’est un truc de maboule. Je travaille aussi sur C8 pour Direct Auto ou j’essaye des trucs plutôt haut de gamme. Et pour info, je travaille toujours pour le magazine mensuel de l’Automobile Club d’Alsace. 

Quand je vous écoute, je sens une grande passion, le lien avec votre papa est assez facile à faire, mais finalement, c’est un enchantement permanent ? 

C’est vraiment magique. Si l’on m’avait dit que je serais un jour présentateur d’émissions auto, que j’aurais une carte de presse, j’aurais dit « mytho ». Je vis des moments exceptionnels, c’est génial, mais c’est un métier dans lequel il ne faut pas s’endormir, il faut beaucoup travailler, voyager, il y a de la concurrence, des jeunes arrivent. Du coup je m’oriente aussi vers l’événementiel dans l’automobile. 

Vous essayez toujours une quarantaine de voitures par an ? 

Un peu moins qu’à l’époque d’M6, maintenant l’émission est mensuelle, je fais en gros deux essais par mois. 

Et des voitures électriques ? Dans un monde et des villes qui changent ? 

Oui, on essaye de plus en plus d’électriques, près de la moitié, mais attention, si l’on dit qu’être écolo c’est de rouler dans une voiture électrique avec une batterie de 800 kilos qui fait 3000 fois mon iPhone, c’est complètement débile. L’ennemi de la consommation c’est le poids. Les voitures électriques, je trouve ça très intéressant en ville, après il faut produire l’électricité ; pour fabriquer des batteries au lithium, il faut beaucoup d’eau, on assèche des régions entières pour cela. Et en gros, on est en train de faire un truc encore plus grave que le diesel à l’époque. Et puis, sera-t-on capable demain de produire de l’électricité pour des millions de bagnoles qui se connecteront tous les soirs ? 

Donc, pour vous on fait fausse route sur la voiture électrique ?

Pour les 100 % électriques oui, après, pour l’hybride cela peut se discuter, si on prend le meilleur des deux mondes, on peut y arriver.