vendredi 22 novembre 2024
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On Ruffet le match #16 – Le choc

Vous connaissez peut-être cet adage : on ne fait pas d’un âne un cheval de course. Et pourtant, ils sont nombreux ces présidents de club à penser qu’un changement d’entraîneur peut changer du tout au tout le visage d’une équipe. Avec dans la foulée, le sempiternel refrain : le coach n’est pas responsable de tout mais blablablabla.

Alors on change et on regarde. Vous prenez les mêmes joueurs, et vous avez une autre équipe. Relativement vrai pour la SIG Strasbourg, qui, en plaçant Luca Banchi dans le fauteuil de Lassi Tuovi, a perdu de sa vergogne pour se montrer plus conquérante. Pour le Racing, on va attendre un peu avant de juger. Dans le foot amateur, on l’a aussi vu à de nombreuses reprises : ça ne va pas bien, on change le coach, ça va mieux.

Bien sûr, les méthodes peuvent être un peu différentes. À l’OGC Nice par exemple, il se dit que les séances de Didier Digard misent beaucoup plus sur l’intensité et le caractère que celles de Lucien Favre, plus techniques et tactiques. On peut, par ces biais-là, réveiller quelques joueurs.

Entraîner ET entraîner

Tout cela pose néanmoins un certain nombre de questions. La première d’entre elles : finalement, c’est quoi un entraîneur ? Quelqu’un qui « entraîne »… Merci Einstein, allez-vous répondre. Le double sens me paraît important : entraîner, au sens de faire progresser, mais aussi entraîner, au sens d’emmener avec : je vous entraîne dans mon sillage.

On se rend compte que plus qu’un technicien, il faut aussi assurer le rôle du guide, et faire en sorte que tout le monde suive et ne se perde pas en route. L’aspect mental, gestionnaire, devient primordial, parce qu’on l’a déjà dit dans ces colonnes, c’est le cerveau qui décide de tout. Vos joueurs ne vous aiment plus ? Ils ne risquent pas d’être réceptifs. Et pour inverser le courant, autant remonter le Rhin à la nage comme les saumons d’autrefois.

Du coup, changement de coach, « choc psychologique » et hop ça repart. Mais ne nous leurrons pas. Nos amis sportifs – professionnels ou non – ne sont pas
stupides : quand ça ne va pas, ils le voient bien. Pas besoin que l’entraîneur saute pour en prendre conscience. Le sport, ce n’est pas une science exacte, c’est une science humaine. Changer le capitaine du navire permet peut-être de mieux sentir le sens du vent et de hisser la bonne voile au bon moment, mais si les matelots n’ont pas le pied marin, ça finira toujours par se voir.

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