On Ruffet le match #28 Sport sur écrans : l’amour contrarié

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Tous les amoureux de sport vous le diront : rien de tel que de vivre le sport dans les stades, les gymnases, les piscines ou les patinoires. On sent la tension nerveuse, on regarde ce qu’on veut au moment où on le veut, on vibre avec les autres, on communie, et on peut admirer les athlètes dans toute leur puissance ou leur élégance.

Sincèrement, je vous invite un jour à aller découvrir le water-polo, à Strasbourg, du très haut niveau, impressionnant à voir « en vrai ». Le hockey sur glace, c’est aussi très spectaculaire, au même titre que d’autres sports plus « mainstream », comme le hand, le basket, ou le foot bien sûr. Mais même là, les caméras et les trente-huit ralentis qui accompagnent chaque action ne rendront jamais hommage à leur juste valeur aux qualités et à l’aura dégagées par des phénomènes comme Mbappe, Karabatic ou Wembanyama.

On ne peut pourtant pas tous aller dans les stades tous les week-ends. Alors heureusement, il y a la télé, et les différentes plateformes. Bon, il faut prendre entre cinq et six abonnements si l’on veut tout voir, mais tout est à disposition. Ou presque.

Du foot, du foot, encore du foot

À l’heure où les séries sur le sport se multiplient, sur Prime Vidéo comme sur Netflix ou sur Canal + – preuve s’il en était besoin que le sport génère de l’audience, pas seulement en direct – comment expliquer les difficultés du basket et du football féminin ? Dans trois mois, les Bleues disputeront une coupe du monde, et c’est tout juste si Canal+ se pose la question du bout des lèvres… Alors que les documentaires sur des joueurs pas vraiment majeurs de l’histoire du football sont légion, personne n’arrive à se dire qu’une coupe du monde, ça peut valoir le coup.

Le basket français, qui a rarement été aussi performant dans son histoire, laisse aussi les diffuseurs indifférents. Des équipes qui vont loin en coupe d’Europe (dont la SIG Strasbourg), des Américains qui trouvent des conditions saines et sûres pour s’exprimer (contrairement à d’autres pays où les salaires ne sont pas toujours versés), une belle jeunesse : tout est réuni pour faire plaisir aux fans de basket. Pourtant, la Ligue a dû créer en début de saison sa propre plateforme pour se donner un peu de visibilité. Un comble.

Finalement, pour amorcer le cercle vertueux, il faudrait commencer par aller encourager les footballeuses, les basketteurs, les poloïstes, les golfeurs, les handballeurs, les hockeyeurs, et tous les autres. Quand les stades seront pleins, il n’y aura plus d’excuses. Et faut avouer qu’on est pas mal devant un match, une bière à la main. Pas forcément sur son canapé.