On Ruffet le match #31 Le Ballon d’Or du peuple ?

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

On se souvient tous de cette phrase de Karim Benzema recevant son Ballon d’Or. « C’est le Ballon d’Or du peuple ». Comme si le gars, avec ses Lamborghini vertes, incarnait les valeurs du foot d’en bas. Je n’ai rien contre Karim, mais c’est un peu gros.

Les discussions en vue du prochain Ballon d’Or ont déjà commencé. Bernardo Silva, le joueur de Manchester City, estime que pour l’instant, c’est Messi qui doit l’avoir « parce qu’il a gagné la Coupe du monde ». Attendez les gars, j’essaye de pas recracher mon café, mais je n’avais pas remarqué qu’il avait joué toute la compétition à un contre onze le mec. Quelques belles stats avant la Coupe du monde, mais depuis janvier, le PSG a des airs de SOS Fantômes. Le Ballon d’Or doit récompenser une saison pleine, un impact du quotidien, et si possible, des titres, bien sûr. Avec Messi, le PSG a été encore une fois très douteux en Ligue des Champions, n’a pas gagné la Coupe de France, et va trembler jusqu’au bout pour son titre de champion.

Proposition de réforme

Pour avoir un vrai Ballon d’Or du peuple, je propose la réforme suivante. Les supporters votent dans chaque club pour le meilleur joueur de l’année. Pourquoi pas Habib Diallo au Racing par exemple. Le buteur sénégalais sera ensuite en compétition avec les autres meilleurs joueurs de chaque club de Ligue 1 – tels un Seko Fofana (Lens) ou un Jonathan David (Lille). À l’échelle nationale, un joueur en ressort, et ensuite il y a un vote avec les meilleurs joueurs élus dans chaque pays. A priori, peu de chances de voir un mec sorti de nulle part remporter le trophée, mais au moins, certains seront un peu mis dans la lumière, l’espace d’un instant.

Il n’y a rien de pire qu’une compétition jouée d’avance. Notre Ligue 1 le subit de plein fouet depuis l’arrivée du Qatar au PSG. L’intérêt diminue, ou alors se concentre sur les accessits. Sur le maintien. Si une récompense individuelle est pliée d’avance, on a affaire à un autre problème. Celui de la crédibilité.

Je terminerai en évoquant ces joueurs de devoir, ceux qui ne gagneront jamais rien, mais qui resteront dans la mémoire des supporters. Dans quelques semaines, Dimitri Liénard va sans doute tourner une page, et laisser « son » Racing, à 35 ans. Pas de Ballon d’Or, mais une Panenka en finale de Coupe de la Ligue et un coup franc de légende contre Lyon en 2018. Pour le Racing et ses fans, mais aussi sans doute dans le cœur du Belfortain d’origine, cela pèse beaucoup plus qu’un Ballon qui ne tourne pas toujours très rond, aussi doré soit-il.