On Ruffet le match #37 Girl power im Elsass

0
773
Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Strasbourg capitale du sport féminin ! Franchement, on s’en rapproche avec l’annonce mardi dernier du passage des Internationaux de Strasbourg au rang de WTA500. Avec la refonte du calendrier tennistique féminin, les joueuses du Top 30 qui voudront jouer avant Roland-Garros auront l’obligation de jouer à Strasbourg et pas ailleurs, sauf cas très particulier (tenante du titre par exemple). Vous imaginez le plateau ! C’est une superbe nouvelle pour le sport en Alsace et une récompense à la hauteur de l’investissement pour les organisateurs d’un tournoi qui ne s’est jamais arrêté depuis 1987 malgré les aléas et même le covid.

Les femmes prennent une place de choix dans le sport alsacien par la même occasion, et on espère revoir la Strasbourgeoise Sarah Iliev dans le tableau l’an prochain. On en profite pour se rappeler que les joueuses de l’Achenheim-Truchtersheim Handball ont validé une historique montée en D1 il y a quelques semaines, que les footballeuses du Racing ont échoué d’un rien dans ce même objectif, et encore que les gymnastes de Haguenau font partie de ce qui se fait de mieux en France avec des sélections en Bleu, et des résultats majeurs.

Des titres qui comptent autant

J’en oublie certainement, mais l’idée, c’était aussi de dire que les femmes ont leur mot à dire, et qu’il ne faut pas les oublier à l’heure des comptes. Si l’on regarde les chiffres, c’est vrai que le sport féminin attire moins de monde – on l’a vu encore avec les palabres autour de la diffusion des matchs de l’équipe de France de foot. Pourtant, les exploits sont là, l’énergie, l’envie de gagner, de bien faire, sont aussi des marqueurs de ces athlètes qui travaillent aussi dur que leurs homologues masculins.

L’occasion aussi de saluer la Belge Jolien Boumkwo lors des Championnats d’Europe par équipe d’athlétisme. La lanceuse de poids s’est retrouvée au départ du 100m haies… Il a fallu remplacer au tout dernier moment sa compatriote et spécialiste Anne Zagré, et si la Belgique n’avait aligné personne, elle aurait été disqualifiée de la compétition. Jolien a donc pris sur elle, enjambant comme elle pouvait les haies, pour passer la ligne en plus de 30 secondes, là où les autres concurrentes mettaient entre 13 et 14 secondes. Le sourire aux lèvres, elle a été félicitée par les autres hurdleuses. Des personnes à l’esprit étriqué ont trouvé cela ridicule. Pour moi, c’était magnifique. Accepter de paraître ridicule, justement, pour amener deux points et sauver son pays, c’est magnifique. Il faut savoir, parfois, placer l’égo ailleurs. Jolien l’a joliment fait, et elle a aussi montré toute la beauté du sport.
Qu’il soit féminin ou non.