On Ruffet le match #19 – Pédagogie

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Sébastien Ruffet ©Hugo Cappa

Vous l’avez peut-être déjà compris, ou vous l’apprenez, ou vous vous en moquez, mais je poursuis mon petit bonhomme de chemin d’entraîneur du dimanche avec ma sympathique équipe réserve en District 4. Cela me permet d’observer semaine après semaine les comportements des joueurs, et des entraîneurs. Là, il s’agit de foot, mais j’ai aussi un œil sur le tennis par exemple, ou d’autres sports, où l’approche psychologique me fascine toujours.

Un constat évident s’impose : on ne parle plus aux jeunes comme on me parlait à moi quand j’étais un jeune insouciant, plus intéressé par «rentrer» une passe dé exter’ pied droit que par le contre-effort défensif. Je me prenais ma soufflante, mais au moins, je me rendais compte que j’avais pas tout bien fait.

Aujourd’hui, il faut y aller avec le dos de la cuillère. Ne pas braquer nos petits bouts de chou. Ne pas froisser leurs égos déjà développés alors qu’ils n’ont rien prouvé. Et encore, je dis ça en me rendant compte de la chance que j’ai d’avoir de très bons jeunes, à l’écoute des anciens !

Diplômé en psychologie ?

« Encore une comme ça et je te sors ! » « Oh! À chaque fois que t’as la balle, y’a danger pour l’adversaire ! » Ça, je l’ai entendu. Et je me dis, à quel moment tu remets ton joueur en confiance ? Il y aura toujours des partisans d’une ligne plus dure du management, qui peut fonctionner par moments, mais l’époque n’est plus à la confrontation. Le siècle n’est plus à l’obstination. Une réflexion de travers, ou de trop, et le joueur peut disparaître plusieurs semaines.

On est aussi d’accord sur le fait que c’est pas le monde des Bisounours non plus. On ne peut pas toujours gratter doucement derrière les oreilles même quand ça fait n’importe quoi sur le terrain. À partir d’un certain niveau, on connaît l’implication naturelle, l’ambition sportive. Mais en dessous ? Quand on vient « pour le plaisir »… ? Il y a parfois la barrière de Schwindratzheim entre le minimum de compétition qu’on veut insuffler et l’état d’esprit de certains « touristes ». On touche alors au management pur. Peu importe le contenu de la séance, la compo d’équipe, les joueurs dispos. Il faut savoir doser comme dirait l’autre. Apprendre à connaître ses gars. Adapter le discours. Réussir à tirer le meilleur de chacun, les mettre au service du collectif dans un monde qui s’individualise chaque jour un peu plus.

À tous les coachs amateurs : bravo, et courage les gars. Je suis avec vous.