Protégez la forêt

Jeudi 10 janvier, à l’Espace Cuirassiers de Reichshoffen, l’association HERON a organisé une conférence-débat sur l’état actuel du massif boisé des Vosges du Nord. Elle était animée par Jean-Claude Genot.

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Jean-Claude Genot est coordinateur du pôle nature et agriculture au Parc Naturel Régional des Vosges du Nord (PNRVN). Il a pour mission de maintenir la biodiversité et la fonctionnalité des écosystèmes du Parc tels les forêts, les cours d’eau, les zones humides, les rochers, vergers et prairies. Il gère la mise en œuvre du programme Natura 2000, le suivi scientifique des espèces et des milieux remarquables. Il œuvre aussi à sensibiliser le public à la protection de la nature. D’ailleurs, plus de quatre-vingts intéressés étaient présents à l’Espace Cuirassiers de Reichshoffen lors de la conférence.

En introduction, Jean-Claude Genot a rappelé que le PNRVN est recouvert de 1 300 km² de forêts, dont la majorité est publique, représentant 62 % de sa superficie, de 3 400 hectares de zones humides et de 1 100 kms de cours d’eau. « La forêt et les hommes ont coévolué ensemble », souligne le conférencier. Châteaux médiévaux, charbonnières, ligne Maginot font partie intégrante de l’espace forestier.

Jean-Claude Genot a rappelé que l’ONF (Office National des Forêts) ne pratique plus de coupes rases depuis une vingtaine d’années, que la création de réserves intégrales permet la régénération naturelle du hêtre (arbre le plus présent dans les forêts des Vosges du Nord), qu’un million de m³ de dégâts au sol ont été comptabilisés après la tempête de 1999, que la mécanisation (emploi des abatteuses) apporte avec elle érosion et tassement du sol, que le bois Énergie connaît un développement conséquent (fabrication de copeaux et plaquettes). « L’Homme façonne la forêt depuis des millénaires », constate Jean-Claude Genot. Pour cet « opti-pessimiste », comme il se décrit, un virage vers l’industrialisation de la forêt a été pris sans aucune garantie de sa protection. Sans oublier la pression du changement climatique !

Le PNRVN a entrepris des travaux importants : une étude des îlots de sénescence, vieux bois s’étendant sur une surface de trois hectares en moyenne (le bois mort est riche en diversité), ainsi que le suivi des espaces boisés selon des indicateurs précis (trois essences principales : hêtre, pin et chêne).