Régis Loison, le choix du cœur

Il a écrit les grandes heures du football amateur bas-rhinois, de Schiltigheim à Haguenau. Commercial dans la vie, Régis Loison, bientôt 40 ans, devait forcément revenir vers le foot. La Ligue lui en a donné l’occasion.

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Maxi Flash : Régis, ôte-moi d’un doute… C’est toi le recordman de victoires en coupe d’Alsace ?

Régis Loison : (Rires) Je ne sais pas. Non, je ne pense pas… Bon, j’en ai gagné trois quand même : deux avec le Sporting Schiltigheim et une avec le FR Haguenau, l’année du doublé, avec la montée en CFA2. C’est ma dernière saison d’ailleurs, en 2014.

Et tu as fait quoi après ta « retraite » ?

J’étais déjà commercial à l’époque du parcours en coupe de France avec Schiltigheim en 2003. On m’en parle encore aujourd’hui ! On a bénéficié d’une petite notoriété à l’époque et ça m’a permis de décrocher quelques contrats !

Mais si j’ai bien compris, c’est derrière toi maintenant…

J’étais commercial dans les boissons, et en même temps j’avais commencé à passer le BEF (Brevet d’Entraîneur de Football). Ça prenait 7/8 semaines dans l’année quand même. La boîte pour laquelle je bossais était en plein développement et mon patron me demandait de faire des sorties en soirée… Je m’étais engagé dans cette formation, et c’est ce que je voulais faire. J’ai fait une rupture conventionnelle et je me suis lancé. Je ne dirais pas que c’était un risque, parce que c’était l’occasion de le faire. Au pire, je me disais que je pourrais toujours me remettre sur le marché… Avec 19 ans d’expérience, ça devrait aller (sourire).

BEF en poche, tu fais quoi désormais ?

J’ai intégré le staff de la Ligue d’Alsace en tant que conseiller. J’ai un contrat jusqu’au 31 août, en remplacement de Lucas Ignatowicz, qui a pris une année pour partir en voyage. Je travaille à côté de Sandrine Ringler et Joël Heit, notamment sur les détections U14, U15. On aide aussi les clubs de R1 ou R2 à se structurer.

C’est-à-dire ?

Il y a des choses à mettre en place à ce niveau-là : une section féminine, des éducateurs diplômés dans chaque catégorie, un organigramme… On leur indique les prochaines formations, on les accompagne, sans rien obliger. On insiste sur le fait que c’est important de labelliser les catégories jeunes. Si tu labellises, ça montre quelque chose. Pour des parents, c’est plus rassurant d’avoir un éducateur formé plutôt qu’un papa ou un dirigeant qui rend service. Surtout que c’est là que tu apprends toutes les bases.

Les clubs amateurs ont tendance à faire l’inverse… Au final, un mec qui connaît un peu le foot peut coacher une équipe 1, alors que les jeunes, il faut avoir plus de compétences techniques en fait…

C’est exactement ça. C’est pas en senior ou en U18 que tu vas leur apprendre à faire un contrôle ou les enjeux tactiques d’un poste.

Pour après, tu vas rester dans le foot ?

J’aimerais vraiment ! C’est un plaisir de se lever le matin pour faire ce que tu aimes. J’ai pas l’impression d’aller au boulot… Je n’ai pas la pression du chiffre d’affaires ! (rires) J’entraîne Herrlisheim depuis quatre ans, et on a entamé quelques discussions pour la saison prochaine, avec un changement de municipalité qui se profile. On verra.