La solitude, Esther Busson la percevait déjà lorsqu’elle était opticienne. En 2017, elle change de voie avec une première agence Senior compagnie à Bischwiller, tout en gardant « le contact humain, me sentir utile, donner du sens à mon métier ». Depuis juillet, l’ouverture de l’agence de Roppenheim lui permet d’être au plus près des clients. Elle et ses quatre salariées à l’administratif emploient aujourd’hui une cinquantaine d’intervenants : « Un seul homme, sourit-elle, mais nous les accueillons avec plaisir, notamment pour la force physique. La plupart ont entre 40 et 60 ans, et doivent avoir une expérience de trois ans ou alors notre groupe a une école de formation en distanciel ou présentiel, et de perfectionnement. ». Compte tenu des départs à la retraite, ce sont 250 000 postes d’auxiliaires de vie et d’aides ménagères à pourvoir d’ici 2030.
Laura, 36 ans, est de Bischwiller et depuis la naissance de son petit garçon, elle s’est réorientée après une carrière dans l’armée. « J’ai commencé avec des ados handicapés, mais les contraintes horaires devenaient compliquées. Après deux mois et demi de formation aux gestes et aux postures, j’ai pu organiser mon planning. » Elle travaille entre 7h30 et 14h, puis entre 16h et 19h30 : « Les missions du matin sont principalement le lever et la grande toilette, le petit déjeuner, la prise de médicaments. Puis je bascule sur l’aide au repas, parfois je fais les courses, aujourd’hui j’ai fait une omelette parce que le monsieur aime ça… Et le soir, toilette, repas, mise au lit ».
Une bouffée d’oxygène
Laura apprécie tout particulièrement l’accompagnement des respon-sables de Senior compagnie, « que ça aille ou pas, on est écouté ». Quant à sa relation avec les personnes âgées, elle considère que l’auxiliaire de vie est « une bouffée d’oxygène. Certaines marchent en déambulateur mais sont autonomes, d’autres sont alitées, ne mangent plus seules, la plupart sont déprimées et toutes ont besoin de compagnie ». Elle reconnaît que « ce n’est pas un métier facile, on rentre dans l’intimité des gens, mais c’est tellement beau à voir, ils se prennent d’affection pour nous, et nous pour eux ». Laura avoue penser à sa maman qui n’est plus là, « j’aurais tellement aimé que quelqu’un s’en occupe comme ça ! »
