Sprochrenner : un appel à projets pour relayer la culture rhénane

La première édition de Sprochrenner, la course-relais du sud au nord de l’Alsace, a permis de récolter 11 000€ qui seront partagés entre les vainqueurs de l’appel à projets en faveur de l’alsacien. Le président de l’association, Patrick Puppinck, fait le point.

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Petits et grands ont couru du sud au nord de l’Alsace, unis autour d’une culture commune. / ©DR
Quel est l’objectif de Sprochrenner, l’association ?

Patrick Puppinck : Depuis des décennies, on assiste en Alsace à des discours politiques sur la définition de l’alsacien. Or l’identité se caractérise par trois pôles : un territoire, une langue et une histoire. Le territoire est revendiqué en ce moment en Alsace, l’histoire a été terrible et mouvementée, et la langue est blessée par les deux premières, elle ne réussit pas à s’en remettre. La première chose à faire est donc de réconcilier les gens avec leur histoire et leur territoire, ce que ne font pas les politiques.

Au départ de Bâle, de g. à d. Patrick Puppinck, Beat Jans (président du canton de Bâle-ville), Frédéric Bierry (président de la CeA) et Marion Dammann (présidente du Landkreis Lörrach).
La course porte pleinement ces symboles, le public était-il au rendez-vous en juin 2022 ?

Patrick Puppinck : On était content de cet aspect ferveur populaire en dehors de toute connotation politique, les gens se sont dit, on ne nous a pas assourdis avec la définition de la langue, on respire la joie d’être alsacien. Une dizaine d’associations ont conduit le convoi sur 20 à 35 km, et la Croix Blanche nous a suivis tout du long. Il y a eu énormément de coureurs parce que c’était gratuit, et on a vendu les kilomètres : chaque porteur payait 100€, on a donc recueilli 17000€, essentiellement des municipalités et des entreprises. 25% de cette somme est statutairement accordée aux écoles bilingues ABCM, et trois lauréats parmi les candidats de l’appel à projets seront désignés pour partager les 11000€ restants.

Les entreprises restent votre cœur de cible pour le prochain Sprochrenner en 2024 ?

Patrick Puppinck : Elles sont très sensibles à la question identitaire, et attachées à leur territoire. On garde le contact avec les municipalités, mais on se recentre sur les entreprises en tant que lieu de vie des Alsaciens. Ce qui m’importe, c’est qu’il y ait une adhésion du chef d’entreprise à la culture alsacienne et qu’il entraîne avec lui une adhésion de ses employés.

Dossiers de candidature à télécharger sur : www.sprochrenner.alsace