lundi 14 octobre 2024
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Toyota Corolla TS, retour vers le futur

Telle le phénix, la Corolla, star à la retraite depuis le début des années 2000, renaît de ses cendres. Toyota s’offre ici une citadine compacte dans l’air du temps, venue remplacer une Auris qui n’a jamais vraiment conquis le grand public européen. La Corolla s’avance uniquement en hybride essence, mais en deux motorisations… et en deux carrosseries, dont l’excellent break TS.

Il manquait à Toyota une berline compacte moderne, capable de renforcer par le haut le duo Aygo/Yaris et de suppléer par le bas la Prius. Ce rôle était échu à l’Auris, mais celle-ci n’est jamais parvenue à s’imposer sur le marché européen ô combien concurrentiel des berlines compactes. Fabriqué en Europe et conçu spécifiquement pour le Vieux Continent, le nouveau modèle phare du constructeur japonais reprend une appellation bien connue du grand public, Corolla, star d’un autre siècle partie à la retraite au début des années 2000. Il s’agit donc ici de la douzième génération de la berline apparue en 1966.

Une puissance inédite

Étrange choix que de faire ressurgir certains noms du passé qui n’ont pas de résonance particulière – comme la Camry et donc ici la Corolla –, alors que l’histoire de la firme nipponne est émaillée d’appellations de légende. Un détail ceci dit tant la Corolla qui s’avance aujourd’hui rompt avec la longue histoire de Toyota pour mieux s’imposer comme l’aboutissement du virage pris à la fin des années 90. L’ogre d’Aichi a pris une avance considérable sur la concurrence dans le domaine de l’hybridation. Les investissements consentis et cette stratégie gagnante lui permettent de tourner aujourd’hui le dos aux motorisations purement essence et de dire adieu au diesel.

L’Auris première du nom laissait le choix entre deux essences de 99 et 132 ch, deux diesels de 90 et 124 ch, et un hybride de 136 ch lors de sa sortie en 2006. La Corolla ouvre une nouvelle ère en étant 100 % hybride. Avancée notable pour ce modèle, le bloc de la Prius (122 heures) est désormais secondé par un train essence/électrique plus puissant (180 h). Le 1,8 l 98 ch voit l’arrivée d’un 2 l de 153 ch pour une puissance cumulée de 180 ch contre 122 ch pour la version qui reprend le moteur sévissant sur le dernier Ch-R et la Prius IV.

Disponible en deux carrosseries, berline et break, la Corolla se révèle pleinement dans la deuxième proposition, baptisée TS, avec son coffre de 580 l. L’inédite version 2 l 180 ch n’ouvre toutefois pas les sentiers de la gloire sportive à la Corolla TS. Le poids des batteries, la boîte automatique CVT et le caractère placide de la berline en font davantage une belle GT aux performances réjouissantes qu’une vraie bête de course.

Le 0 à 100 km/h est tout de même avalé en à peine moins de 8,1 s, soit 3 secondes de moins que la version 122 heures qui peine à tenir la comparaison dans tous les domaines. Il suffit de parcourir quelques kilomètres au volant de la Corolla TS pour se rendre compte à quel point Toyota a entendu les critiques de ses clients. L’insonorisation, point faible du CH-R, a été grandement améliorée tandis que la boîte CVT, tant décriée par les spécialistes, se montre parfaitement à l’aise. Grâce à la nouvelle plateforme maison, le comportement dynamique, lui, ne souffre d’aucun défaut majeur et se montre précis et rassurant. La Corolla se révèle être une remarquable dévoreuse de kilomètres… avec un appétit d’oiseau ! L’intérêt de l’hybridation, incontestable en ville, est également indéniable sur route mixte où l’on peine à dépasser les 6 l/100 km.

Du style et de l’esprit

Sans révolutionner le genre, la Corolla TS adopte un style beaucoup plus affirmé que l’Auris. On sent la patte Lexus et l’évolution parfaite de l’esthétisme futuriste de l’Aygo et du CH-R. L’immense calandre y est pour beaucoup, même si cet atour est désormais un peu trop utilisé par l’industrie. L’arrière est plus consensuel, mais efficace. À l’intérieur, certains choix surprennent, d’autres séduisent. L’écran huit pouces, par exemple, très généreux, semble avoir été posé sur la console centrale sans effort d’intégration. Les finitions sont excellentes et l’instrumentation digitale bleutée fait son effet, mais on regrette le positionnement des poignées de portes qui dépassent de leurs orifices et les archaïques ailettes noires des aérateurs. On se consolera avec un habitacle plus grand – la Corolla TS mesure 4,65 m de long, soit 9 cm de plus que l’Auris –, et un confort sans faille, à l’avant du moins puisque les sièges arrière sont un peu durs. Même si l’instrumentation demande un temps certain d’adaptation, la dotation technologique impressionne avec le régulateur de distance intelligent ou le freinage automatique d’urgence avec détection des piétons même de nuit.

La Corolla TS est vendue à plus de 30 000 € en finition intermédiaire et atteint 31 950 € en version 2 l 180 ch. De quoi dire définitivement adieu aux diesels puissants de la catégorie et se tourner avec plaisir vers le futur.

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