Un coiffeur pas comme les autres

Serge Moreau a pris sous son aile Philippe Weiss. Un apprentissage pas banal, puisque la formation doit faire de lui un vrai chef d’entreprise, en plus d’un bon coiffeur.

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C’est un sacré personnage. À 69 ans, Serge Moreau – qui a ses entrées chez tous les grands de ce monde, notamment L’Oréal – reste résolument tourné vers l’avenir. « Le système classique me dérange », affirme d’emblée le (pourtant) jeune retraité. « Je voulais apprendre à Philippe plus que la coiffure. Il faut qu’il sache tenir son business ».

Pour cela, il n’y avait qu’une solution, le Real Campus by L’Oréal (tiens donc). Une formation en trois ans, qui développe les nouvelles techniques de coupe, et qui enseigne aussi tous les aspects du jeune entrepreneur. « Il y a par exemple l’ancien patron de la SNCF, Louis Gallois, qui intervient, et qui peut faciliter des ouvertures de dossiers auprès des banques. » Que du beau monde en somme.

Un avenir tout tressé

Philippe Weiss, 23 ans, a d’abord fait dans la sociologie, avant un Master RH. « Je suis d’une famille où on est très axés sur les études. Je voulais montrer à mes parents que j’étais capable d’aller loin. Mais j’ai toujours eu l’idée d’ouvrir un business, et la coiffure, ça m’a toujours intéressé. » Avec Serge Moreau, le feeling est immédiat, ils sont dans la même optique. La coiffure, ça ne se résume pas à quelques coups de ciseaux. « Il faut faire des choses nouvelles », s’enthousiasme l’apprenti. « On voit que tout est dans l’image, les réseaux sociaux comme Instagram. Les gens osent beaucoup plus, ils n’ont pas peur. Il faut qu’on montre ce qu’on sait faire, le côté artistique, même si on sait aussi faire des choses plus ‘archaïques’. »

Pour le duo, les perspectives sont tracées. Trois ans d’apprentissage (neuf mois à Soufflenheim, trois mois à Paris), et à la fin, une collaboration déjà envisagée. « Serge développe une nouvelle technique de coupe, la Calligraphy, et on pourrait ouvrir une franchise avec ce concept unique. » Avec deux personnalités pareilles, on n’est pas au bout de nos surprises.