Dans le sens est-ouest, la rue commence au carrefour du Crédit Mutuel, dans le prolongement de la rue de Haguenau. D’ailleurs, c’est en face de la brasserie « La Croix », sur la petite place fleurie, que commence ma visite. À cet endroit, deux maisons sont magnifiquement ornées par d’immenses fresques du peintre Edgard Mahler, datées de 2005. Son art, qui peut aussi être observé à l’actuelle Chambre de commerce et d’industrie de Strasbourg sur la place Gutenberg, est chargé de symboles, de morales et de déformations : « Il entraîne celui qui le contemple vers un univers de rêve comme les œuvres d’Arcimboldo ou de Salvador Dali, voire de Picasso », selon le site du Petit Patrimoine. En Alsace, il est connu pour avoir décoré plus de 120 façades.
Une histoire de nom
En continuant dans la rue, il est possible de comprendre pourquoi cette dernière rend hommage au Docteur Albert Schweitzer. En 1885, son grand-père Chrétien Philippe Schweitzer, fut maire de Pfaffenhoffen, trésorier de la paroisse et membre du conseil presbytéral. Il habitait à l’actuel n°37 de la rue. Selon le livre de l’histoire de la commune, le jeune Albert, qui avait alors 10 ans en 1885, venait souvent passer ses vacances chez son grand-père. Celui qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 1952, a été fait citoyen d’honneur.
Un patrimoine juif précieux
Depuis la rue du Docteur Albert Schweitzer, des escaliers remontent le passage du Schneeberg vers la place des Brasseurs. Dans la montée, il est possible de visiter l’ancienne synagogue de Pfaffenhoffen, aujourd’hui désaffectée. Elle aurait été construite à la toute fin du XVIIIe siècle, ce qui fait d’elle une des plus anciennes du Bas-Rhin. Elle peut être visitée aux horaires d’ouverture du musée ou sur réservation.
Un passé brassicole
Comme c’est toujours écrit sur la façade de l’ancienne usine, Pfaffenhoffen se situe sur la route de la bière d’Alsace, c’est une ville-étape. Au n°24 s’élève l’ancienne brasserie Moritz, dite « au Romain ». Si une grosse partie du bâtiment a été détruite ou réhabilitée, une cheminée s’élève toujours, comme un témoin du passé. La maison des gérants, qui est la plus collée à l’actuelle rue étroite, est devenue le musée de l’Imagerie populaire. Dans sa collection, ce dernier rassemble des images qu’il était d’usage d’offrir lors des moments de joie et de peine de la vie, notamment en milieu rural au XIXe siècle. Lors des journées européennes du patrimoine, le musée sera en libre accès les 16 et 17 septembre de
14h à 18h.
