Virginie Schaeffer, Toujours nature

Née à Strasbourg, la chanteuse a grandi dans une famille alsacienne, bercée par Ella Fitzgerald et Joan Baez, Sting et les Rolling Stones. Première scène à 13 ans, le Conservatoire à 18, parallèlement à ses études en Relations internationales. Elle quittera très vite un poste à responsabilité pour vivre de la musique. Depuis, elle se produit partout en Europe. Virginie Schaeffer, qui est aussi professeur de yoga et meneuse de revue, vient de composer un nouvel album, joli et délicat, comme sa voix que l’on ne se lasse pas d’écouter.

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Quelques mots sur votre 4e album « Little Angel », qui sort ces jours-ci !

Il est construit comme une mosaïque, avec plusieurs thèmes. L’amour inconditionnel pour ses enfants, le rapport des femmes aux hommes dans le show-business, la nostalgie de l’enfance et du plaisir d’être dans la nature, cet engagement pour la protection de la planète dont on parle sans agir vraiment, le poids de la culpabilité… Je vois ce disque comme un road-movie, d’où la pochette. J’ai composé de nouvelles chansons. Il y a aussi un titre que m’avait écrit Christian Fougeron « Prends soin de toi » que je joue toujours en live et qui remporte un beau succès. C’est l’une des deux chansons en français de l’album. Il en comporte quatorze avec aussi une reprise, « La chanson de Prévert » de Gainsbourg.

Vous serez bientôt sur scène en Alsace du Nord ?

Je l’espère. Il faut trouver des dates, cela se prépare peu à peu. Il faut d’abord que le disque existe, que des titres soient diffusés en radio. J’ai souvent chanté à Haguenau ou à Wissembourg avec la tournée d’été du théâtre de Choucrouterie, pendant douze ans. Pour ce nouvel album, le lancement officiellement aura lieu les 6 et 7 mars (le 7 est complet) à L’Illiade d’Illkirch-Graffenstaden.

Vous vivez en pleine nature, c’est important pour vous ?

Oui, dans mon salon je ne vois qu’un pré et des vaches. Je vis entouré de vaches dans un village de 600 personnes. J’ai une vie beaucoup plus spirituelle qu’avant. Presque chaque jour, je suis envahie par un sentiment de gratitude. La nature est liée à la pratique et à l’enseignement du yoga que j’ai découverts quand je cherchais une activité tournée vers l’intérieur, quelque chose qui me déconnectait du métier d’artiste, trop tourné vers l’extérieur, l’apparence, le rôle à jouer. J’ai trouvé mon équilibre. Je me recentre, à la source. Aujourd’hui, j’arrive à être et pas seulement à paraître.

Cela se ressent en écoutant votre nouvel album, je trouve…

C’est un album très personnel. Je n’ai pas cherché à être quelqu’un d’autre, je n’ai pas cherché à séduire qui que ce soit. Je ne renie pas du tout ce que j’ai fait avant, mais j’avais toujours construit mes disques avec l’ambition de plaire aux autres, au public. Au moment de mes 40 ans, je me suis demandé ce qui reste de tout cela, si mes enfants y retrouvent ce que je suis. La réponse a été claire et j’ai commencé à faire quelque chose que j’aime vraiment, comme si c’était confidentiel, comme un journal intime que je n’avais pas l’idée de publier. On a fait des enregistrements, juste guitare/voix, comme ça. Je me suis dit que je ne pouvais pas laisser ça dans un tiroir. Ce disque ressemble à ce que je suis, à ce que j’aime.

Vous avez souvent travaillé à Europa Park, et c’est encore le cas cette saison.

C’est un dinner-show, un spectacle pluridisciplinaire autour des années 30 : musiques, danses, acrobaties, de l’humour aussi. Les gens dînent et en prennent plein les yeux. Je suis la meneuse de revue, je chante en anglais ou en français des titres comme « la complainte de la bute » ou des chansons d’Édith Piaf ou de Bécaud, des standards du jazz. Nous sommes une trentaine d’artistes sur scène, tous les soirs jusqu’à la mi-février.

Qui est Virginie Schaeffer aujourd’hui ?

Une femme, une mère. Une femme avec ses doutes, ses joies, son quotidien. Une femme heureuse… par moment.