Elle, est originaire de Wissembourg, et a connu la pâtisserie Rebert « petite fille ». Lui, a vécu 20 ans au Maroc, 20 ans au Canada et 20 en France. Ensemble, ils souhaitaient « repousser l’âge de la retraite en cherchant une activité pour offrir du bonheur aux gens : une maison d’hôtes, un commerce de fleurs, en Alsace, à notre portée… », sourit Isabelle Gauguet. De retour dans sa région d’enfance, elle devient d’abord bénévole dans les centres de vaccination covid de la Ville, avant d’accepter le poste de chargée de mission Petite ville de demain en 2021. Elle fait la connaissance de Daniel Rebert, le pâtissier-chocolatier à la renommée internationale, et apprend qu’il « souhaite s’arrêter, à 68 ans ».
Une très bonne équipe
Le 1er août, le couple devient propriétaire de l’entreprise. « Nous ne sommes pas pâtissiers ni l’un ni l’autre, donc le créateur nous accompagne, en plus d’être devenu le mentor de notre fils Lucas ». En effet, Lucas, 29 ans, dans la finance au Canada, décide de « suivre » ses parents dans l’aventure, et passe un CAP de pâtissier. Isabelle et Zouhaire, quant à eux, utilisent leurs « compétences de gestionnaires—j’ai travaillé au service clientèle d’Amazon, de Microsoft, et Zouhaire chez IBM. La culture nord-américaine en plus, cette dynamique qui félicite les gens pour leurs succès, ou les réunit autour de la table pour grandir ». Ils gèrent ainsi « une très bonne équipe » de 35 personnes, du laboratoire au salon de thé : « Certains ont 30 ans de boîte et partagent la même passion pour les valeurs », note Zouhaire.
Si, il y a plus de cinquante ans, Daniel Rebert « a hérité de ses parents d’une boulangerie-pâtisserie de quartier, il l’a fait monter en puissance avec les Étoilés d’Alsace aux JO d’Albertville et à l’Expo universelle de Séville en 1992, puis avec sa femme Chantal dans les années 2000. Sa pâtisserie rayonne beaucoup plus loin que sa ville », explique Zouhaire. Des stagiaires japonais, des événements aux États-Unis, des clients allemands… « C’est un facteur d’attractivité de la Ville qui reflète le chic à la française, estime Isabelle. Mais nous avons aussi envie que les habitants du Nord-Alsace reviennent, pour leur dire nous sommes là et fiers de l’être ». La semaine du goût dans les écoles, le salon du mariage, et une bûche Wentzel au catalogue de Noël : la reconquête de Wissembourg est en cours.
